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Le récent remaniement ministériel en Tanzanie suscite une vive controverse. La présidente Samia Suluhu Hassan a nommé sa fille, Wanu Hafidh Ameir, vice-ministre de l’Éducation, et son gendre, Mohamed Mchengerwa, ministre de la Santé. Une décision qui intervient dans un climat politique tendu, après les élections générales disputées du 29 octobre 2025.
Wanu Hafidh Ameir, 43 ans, députée de Makunduchi à Zanzibar, a conservé son siège sous la bannière du Chama Cha Mapinduzi (CCM), parti au pouvoir. Son mari, Mohamed Mchengerwa, 46 ans, élu de Rufiji dans la région de Pwani, n’est pas un novice : il a déjà occupé des fonctions ministérielles, notamment à la Présidence pour l’administration régionale et le gouvernement local.
Mais au-delà des parcours individuels, c’est la dimension familiale de ces nominations qui alimente les critiques. Pour une partie de l’opinion publique et des observateurs, ce choix illustre une dérive vers le népotisme, où les liens de sang et d’alliance semblent primer sur la transparence et la méritocratie. Dans un pays où le CCM domine la scène politique depuis des décennies, ces désignations renforcent l’idée d’un pouvoir verrouillé, difficile à contester.
Les partisans de la présidente défendent toutefois ces nominations en mettant en avant l’expérience politique des deux concernés. Mais pour ses détracteurs, il s’agit d’un signal inquiétant : la confusion entre intérêts privés et responsabilités publiques risque d’éroder davantage la confiance des citoyens dans les institutions.
En somme, ce remaniement ministériel, loin d’apaiser les tensions post-électorales, relance le débat sur la gouvernance en Tanzanie : le pouvoir doit-il rester une affaire de compétence ou peut-il se transformer en héritage familial ?





