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Depuis plusieurs mois, l’administration Trump intensifie ses opérations militaires dans la mer des Caraïbes, affirmant cibler des embarcations liées au narcotrafic. Mais derrière cette justification officielle, de nombreux observateurs voient une stratégie plus vaste : affaiblir, voire renverser, le régime de Nicolás Maduro.
Malgré les annonces répétées de Washington, aucune preuve publique solide n’a été présentée pour établir un lien direct entre les cibles visées et le trafic de drogue. Cette opacité suscite l’inquiétude des ONG, des experts et des institutions internationales, qui dénoncent un risque d’exécutions extrajudiciaires et d’abus hors de tout contrôle.
Si la puissance militaire américaine est incontestable, le Venezuela reste un adversaire difficile. Doté de défenses anti-aériennes modernes et d’une armée fidèle au régime, le pays pourrait s’enfoncer dans un conflit prolongé et meurtrier. Le renversement de Maduro ne garantirait pas la stabilité : instabilité politique, résistance armée et alliances renforcées avec la Russie, la Chine et l’Iran pourraient aggraver une crise déjà profonde.
Ce qui est présenté comme une « guerre contre la drogue » pourrait rapidement se transformer en une confrontation géopolitique aux conséquences régionales graves. Une escalade militaire risquerait de déstabiliser l’ensemble de l’Amérique latine et d’accentuer la polarisation internationale autour du Venezuela.
Au-delà des discours officiels, la question demeure : s’agit-il d’une véritable lutte antidrogue ou d’un prétexte pour un changement de régime ?





