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Le dimanche 7 décembre 2025, le Bénin a été secoué par une tentative de coup d’État menée par le lieutenant-colonel Pascal Tigri. Selon des informations concordantes issues des milieux sécuritaires, l’opération aurait été pensée, financée et soutenue par l’Alliance des États du Sahel (AES), composée du Niger, du Burkina Faso et du Mali.
Les premiers éléments de l’enquête révèlent un rôle central du général Abdourahamane Tiani, chef de la junte nigérienne. Plusieurs transferts d’argent effectués via des applications mobiles auraient été envoyés à Pascal Tigri dans les semaines précédant l’opération.
- Un premier virement d’environ 100 millions F CFA aurait servi à structurer le réseau de mutins et à financer le recrutement.
- Un second transfert de 400 millions F CFA aurait permis de lancer l’assaut.
- Tigri aurait été promis 5 milliards F CFA en cas de renversement réussi du président Patrice Talon.
Ces transactions, ainsi que les communications associées, ont été interceptées par les services de renseignement béninois, confirmant l’existence d’un soutien extérieur structuré et d’une stratégie régionale coordonnée.
L’activiste franco-béninois Kemi Seba, en contact régulier avec le général Tiani via un numéro non identifié, aurait activé un réseau de cyber‑militants chargé de préparer l’opinion publique.
Parallèlement, l’idéologue burkinabè Ibrahim Maïga collaborait avec des mercenaires nigériens et burkinabè infiltrés au Bénin. Tous deux servaient de courroie de transmission entre l’AES et les militaires béninois impliqués, tout en orchestrant une campagne numérique destinée à légitimer une prise de pouvoir par la force.
Le Burkina Faso aurait mobilisé ses réseaux d’influence pour amplifier la propagande sur Facebook, TikTok et YouTube.
Des influenceurs francophones et anglophones auraient été chargés de produire :
- des vidéos manipulées,
- de faux communiqués,
- des images truquées,
afin de faire croire à un renversement effectif du pouvoir et d’empêcher la mobilisation citoyenne contre les mutins.
L’ouverture soudaine de la frontière nigérienne avec le Bénin, le 6 décembre, aurait facilité le passage d’armes destinées à l’opération. L’arrestation de plusieurs ressortissants burkinabè renforce la thèse d’une implication active de l’AES.
Après l’échec de l’opération, les réseaux proches des juntes du Mali, du Niger et du Burkina Faso ont lancé une offensive numérique massive.
Rumeurs, fausses vidéos, annonces mensongères sur la fuite du président Talon ou la chute des institutions : tout a été mobilisé pour semer la confusion.
L’idéologue burkinabè Koné Gbagbo, déjà auteur d’une fausse alerte de putsch en janvier 2025, a même regretté publiquement que les mutins n’aient pas poussé les populations dans la rue pour empêcher l’intervention de l’aviation nigériane venue soutenir Cotonou.
Selon le commandant de la Garde républicaine, Dieudonné Djimon Tévoédjrè, les mutins ont attaqué simultanément les domiciles de deux généraux à 2 h 10, avant de cibler la résidence présidentielle à 5 h.
La réaction rapide des forces loyalistes a mis en déroute les assaillants.
Acculés, les putschistes auraient tenté d’obtenir un appui aérien d’un pays voisin. Une conversation interceptée a confirmé cette démarche, révélant l’ampleur du complot. Informés, les partenaires du Bénin ont immédiatement apporté leur soutien, permettant une neutralisation rapide de la menace.
Un point continue de susciter des interrogations : le mutisme du Togo.
Pascal Tigri s’y serait réfugié après l’échec du coup, et selon des informations d’Ouest-Afrik, il bénéficierait d’une protection discrète.
Plus de cinq jours après les événements, Lomé n’avait toujours pas réagi publiquement. L’enquête devra déterminer si cette attitude traduit une simple prudence diplomatique ou une complicité plus profonde.





