Tensions Abuja–Ouagadougou : la pression monte autour des onze militaires nigérians arrêtés au Burkina Faso

La scène politique nigériane est traversée par une vague d’indignation depuis l’arrestation de onze militaires nigérians au Burkina Faso, accusés d’infiltration et d’espionnage. Plusieurs voix, issues de différents courants politiques, appellent le président Bola Tinubu à adopter une posture ferme, voire à envisager une intervention pour obtenir leur libération.

Ces appels à la fermeté ignorent toutefois un élément essentiel : le Burkina Faso n’est pas isolé. Depuis plusieurs mois, Ouagadougou bénéficie d’un soutien populaire massif à travers le continent, notamment auprès de nombreuses jeunesses africaines qui voient dans sa posture souverainiste un symbole de résistance.
Fait notable, une partie de l’opinion publique nigériane elle-même exprime de la sympathie pour le Burkina Faso, au point d’affirmer qu’en cas d’escalade, elle ne soutiendrait pas une intervention militaire de son propre pays.

Selon les autorités burkinabè, les onze militaires interpellés sont impliqués dans des activités qualifiées de très graves, relevant de l’espionnage et de l’atteinte à la sûreté de l’État.
Pour Ouagadougou, la procédure judiciaire doit suivre son cours, et les personnes mises en cause doivent répondre de leurs actes devant la justice burkinabè.

L’argument selon lequel ces soldats n’auraient fait qu’« obéir aux ordres » ne suffit pas, selon les autorités locales, à les exonérer de leur responsabilité individuelle.

Dans ce climat tendu, plusieurs observateurs appellent Abuja à privilégier la voie diplomatique.
Ils estiment que le Nigeria doit :

  • reconnaître la gravité des faits reprochés,
  • coopérer pleinement pour clarifier les circonstances de l’infiltration,
  • et éviter toute démarche susceptible d’aggraver les tensions.

Pour Ouagadougou, la souveraineté du Burkina Faso n’est pas négociable. Le pays affirme qu’il défendra son territoire et ses institutions avec détermination, tout en rappelant que nul n’est au‑dessus des lois nationales.

L’affaire des onze militaires représente un test majeur pour les relations entre les deux pays. Une escalade militaire serait catastrophique pour la région, déjà fragilisée par l’insécurité et les crises politiques. La voie du dialogue apparaît comme la seule option capable de préserver la stabilité ouest‑africaine et d’éviter un conflit inutile entre deux nations liées par l’histoire, la géographie et les échanges humains.

Komla AKPANRI
Komla AKPANRI

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