0076/HAAC/01-2023/pl/P
L’arrestation d’un individu à Kolokondé, le mardi 16 décembre 2025, a mis en lumière une situation préoccupante pour les forces de sécurité du département de la Donga. L’opération, menée conjointement par le commissariat de l’arrondissement et le Peloton de Surveillance et d’Intervention (PSI) de Djougou, visait un homme soupçonné d’appartenir à une bande organisée spécialisée dans les vols à main armée.
Un suspect au profil inquiétant
Selon les renseignements recueillis, l’homme interpellé — présenté comme un chasseur résidant à Kolokondé — serait impliqué dans des activités criminelles plus vastes. Il est notamment soupçonné de ravitailler des hommes armés non identifiés, en leur fournissant des motocyclettes et des produits vivriers. Ce type de soutien logistique est souvent considéré comme un maillon essentiel dans l’organisation et la mobilité de groupes criminels ou armés.
Une perquisition qui dévoile un arsenal complet
La perquisition menée à son domicile a permis de découvrir un ensemble d’objets particulièrement compromettants :
- 56 cartouches de calibre 12,
- 13 munitions d’armes de guerre de type PKM,
- 1 munition de pistolet automatique,
- 3 tenues militaires,
- 1 motocyclette HAQJUE SPORT d’origine douteuse.
La présence de munitions de guerre, combinée à des effets militaires, laisse penser à un possible lien avec des réseaux armés opérant dans la région ou dans les zones frontalières.
Interrogé sur l’origine de ces objets, le suspect a affirmé en être le propriétaire, sans fournir d’explications convaincantes sur leur provenance.
Une affaire qui soulève des questions de fond
L’individu a été remis à la Brigade criminelle pour une enquête approfondie, mais cette affaire met déjà en lumière plusieurs enjeux majeurs :
1. Une infiltration possible des réseaux criminels dans les zones rurales
Le profil du suspect — un chasseur local — montre que les groupes armés peuvent s’appuyer sur des relais discrets, bien intégrés dans les communautés.
2. La circulation inquiétante d’armes de guerre
La découverte de munitions PKM, généralement utilisées dans des contextes militaires, interroge sur les circuits d’approvisionnement et les failles sécuritaires.
3. Le risque d’extension des activités criminelles
Le ravitaillement en vivres et en moyens de déplacement suggère une organisation structurée, capable de se déplacer et de se maintenir sur le terrain.
4. La nécessité d’un renforcement du renseignement local
Cette arrestation montre l’importance des informations de terrain, mais aussi la nécessité d’un maillage sécuritaire plus dense pour anticiper les menaces.
Un signal d’alerte pour les autorités
Au-delà de l’interpellation elle-même, cette affaire rappelle que la lutte contre les groupes armés et les réseaux criminels ne se limite pas aux grandes opérations militaires. Elle passe aussi par la surveillance des acteurs locaux, parfois discrets mais essentiels dans la chaîne logistique des criminels.
L’enquête en cours devra déterminer si le suspect agissait seul, pour son propre compte, ou s’il faisait partie d’un réseau plus vaste opérant dans la région.
