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Au Cameroun, la question de la destination de l’or produit dans le pays suscite de vives interrogations. La publication, le 10 décembre 2025 à Yaoundé, du rapport 2023 du Comité ITIE Cameroun sur le secteur extractif a mis en lumière un décalage frappant entre les chiffres officiels de production et ceux des importations déclarées à l’étranger.
Selon les données officielles, la production nationale d’or en 2023 s’élève à 953 kilogrammes, dont seulement 22,3 kilogrammes ont été officiellement exportés. Pourtant, les statistiques internationales révèlent que les Émirats arabes unis, principaux acheteurs, ont déclaré avoir importé 15,2 tonnes d’or camerounais sur la même période.
Ce chiffre est près de 600 fois supérieur aux exportations enregistrées par Yaoundé. Le rapport de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE) estime que plus de 15 tonnes d’or ont quitté illégalement le Cameroun, privant l’État de près de 250 millions d’euros de recettes.
Pour le géologue Dr Youmssi Bareja, la situation est alarmante : « Rien n’est maîtrisé. C’est pratiquement toute la production du Cameroun qui passe par des voies illégales. »
Cette affaire met en évidence les failles dans la gouvernance du secteur minier et relance le débat sur la nécessité d’un contrôle plus strict afin de garantir la transparence et la redevabilité dans la gestion des ressources naturelles.
