République bananière : de l’empire des bananes au symbole universel de la corruption

Le terme « république bananière » est né en 1904 sous la plume de l’écrivain américain O. Henry, inspiré par le Honduras et l’influence tentaculaire de la United Fruit Company. Il désigne un pays dépendant d’une monoculture exportée, soumis à la corruption et aux ingérences étrangères. Aujourd’hui, l’expression s’applique par extension à tout régime autoritaire ou corrompu dominé par une ressource unique.

Au début du XXe siècle, le Honduras devient le berceau involontaire d’une expression qui allait marquer l’histoire politique mondiale : la république bananière.

En 1904, l’écrivain américain O. Henry, exilé au Honduras, publie Cabbages and Kings. Il y décrit un petit État d’Amérique centrale dominé par une oligarchie corrompue et dépendant exclusivement de l’exportation de bananes vers les États-Unis. Il forge alors le terme banana republic, repris en français tel quel Wikipédia erudyx.com.

Fondée en 1899, la United Fruit Company (UFC) devient rapidement un acteur géopolitique majeur. Elle contrôle des terres, des ports, des chemins de fer et même une flotte maritime. Son influence dépasse l’économie : elle soutient des coups d’État pour protéger ses intérêts, comme au Honduras en 1911 et au Guatemala en 1954, où la CIA intervient pour défendre ses positions Major-Prépa bing.com Radio-Canada. Cette mainmise transforme ces pays en véritables « républiques bananières », où les présidents sont réduits au rôle de marionnettes.

Dans les années 1920-1930, le terme se diffuse dans la presse américaine, puis dans le monde entier. Il s’applique à d’autres contextes : en Afrique, pour dénoncer des régimes dépendants du cacao ou du pétrole ; en Europe, pour critiquer des scandales politico-financiers. En France, il est utilisé pour qualifier la Françafrique, où des élites locales et des multinationales exploitent une ressource unique au détriment des populations spherama.com Expressio.

En 2025, l’expression reste d’actualité. Elle sert à dénoncer des États où la richesse nationale repose sur une ressource unique – uranium, gaz, pétrole ou minerais – et où la corruption fragilise les institutions. L’image du Honduras du début du XXe siècle continue de résonner comme un avertissement universel.

Komla AKPANRI
Komla AKPANRI

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