L’Algérie a mis en garde, par la voix de son envoyé spécial pour le Maghreb et le Sahara occidental, Amar Belani, contre un risque « sérieux » d’escalade entre le Maroc et le Polisario.
Dans une déclaration faite, ce vendredi 22 octobre à l’agence officielle de presse, l’APS, ce responsable évoque la situation dans la zone de Guerguerat, théâtre d’escarmouches entre l’armée marocaine et des combattants Sahraouis.
« Avec la rupture brutale du cessez-le-feu par les forces d’occupations marocaines et l’annexion illégale de la zone tampon à Guerguerat en violation flagrante des accords militaires, nous sommes face à une situation de guerre et il faut reconnaître que les risques d’escalade sont sérieux », estime Amar Belani, au lendemain de l’ouverture d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU consacrée à la question Sahraouie.
Il interpelle ainsi l’Instance onusienne. « C’est pourquoi, plus que jamais, le Conseil de Sécurité doit traiter la question du Sahara Occidental avec lucidité et responsabilité car il y va de la paix et de la stabilité dans la sous-région », ajoute Amar Belani.
Selon lui, « il serait tout à fait légitime de s’interroger sur la pertinence, voire l’utilité, de la relance d’un processus politique désincarné qui ne serait pas en phase avec les nouvelles réalités sur le terrain et qui légitimerait le fait accompli colonial, y compris dans une zone tampon censée être démilitarisée conformément aux accords contraignants signés par les deux parties et endossés par le Conseil de sécurité ».
Pour ce responsable algérien, même la mission de la Minurso (mission des Nations Unis pour le référendum au Sahara occidental) devient compliquée dans ces conditions.
« Il est légitime de s’interroger désormais sur l’exécution du mandat de la Minurso dans ce nouveau contexte, puisqu’il n’y a plus de cessez-le-feu à observer.