Au lendemain de cet incident, le gouvernement centrafricain avait demandé « une enquête conjointe » pour établir les responsabilités. « La MINUSCA fera ses propres investigations », a rétorqué la mission onusienne.
Le ministère des Affaires étrangères et des Centrafricains de l’étranger a contesté, dans un communiqué publié mercredi soir, la version des faits avancée par l’ONU sur l’incident qui a eu lieu lundi près de la résidence du Président centrafricain.
Des Casques bleus égyptiens nouvellement arrivés en RCA et « en direction de leur base » avaient « essuyé des tirs nourris de la garde présidentielle sans sommation préalable ni riposte aucune, alors qu’ils n’étaient pas armés », avait rapporté, mardi, la Mission multidimensionnelle intégrée pour la Stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA).
« L’erreur, en premier lieu déclinée par le porte-parole de la MINUSCA, aurait pu être acceptée », a rétorqué le ministère des Affaire étrangères de la Centrafrique.
« Mais dès lors qu’il s’agissait d’un cortège de véhicules, arrivés pour les besoins de rotation du contingent de police égyptien, par quoi se justifie la sortie du cortège d’un des véhicules qui préférant se détourner des portes de sa caserne pour poursuivre son chemin jusqu’à 120 mètres du domicile du Président de la République, afin d’y prendre des photos, refuser d’obtempérer à l’interpellation des éléments de sécurité de la Résidence, prendre la fuite en heurtant dans sa redescente vers sa caserne la jeune Lumière Joie de Puissance, âgée de 16 ans, entraînant sur au moins 20 mètres, le corps de la victime, obligeant les éléments de sécurité à réagir pour stopper le véhicule onusien qui s’est réfugié dans sa caserne », a affirmé Bangui.
Les autorités centrafricaines ont rappelé « l’interdiction de balades sportives ou autre, sous aucun prétexte aux alentours de la résidence du Président de la République centrafricaine ».
« Ce rappel à l’ordre, qui faisait suite à une interpellation des forces de sécurité intérieure d’éléments de la MINUSCA dans les environs de la résidence, ne peut souffrir du motif du nouvel arrivant en terre centrafricaine, notant qu’aucun Etat ne permet des balades touristiques, pour prise de photos, du domicile d’un Chef d’Etat », a précisé le ministère des Affaires étrangères.
Au lendemain de cet incident, le gouvernement centrafricain avait demandé « une enquête conjointe » pour établir les responsabilités.
Lors de sa conférence de presse hebdomadaire à Bangui, mercredi, la MINUSCA a alors rejeté l’idée du gouvernement centrafricain à mener une enquête conjointe.
« Pour ce qui est de l’enquête, même s’il y’a eu des contacts normaux entre le gouvernement et la MINUSCA à travers différents ministères, la MINUSCA fera ses propres investigations. Elle demande d’ailleurs au gouvernement de mener ses propres enquêtes. Pas d’enquête conjointe », a souligné Vladimir Monteiro, porte-parole de la mission onusienne.
« Il s’agit d’un acte inqualifiable, il s’agit de Casques bleus venus en Centrafrique pour apporter leur soutien au processus de paix », a-t-il ajouté.
Interrogée sur l’état d’esprit des Casques bleus de l’Unité de Police Constituée égyptienne, la porte-parole de la police de la MINUSCA, Capitaine Mazalo Agba, a souligné, au cours de la conférence hebdomadaire, que leur moral est au beau fixe.
« Le premier jour, vous arrivez dans une zone de mission, vous n’êtes pas encore arrivés à votre base et vous tombez dans ce genre de situation, c’est difficile. Mais actuellement les blessés sont en train d’être pris en charge, et ils sont prêts à continuer la mission pour laquelle ils sont venus en Centrafrique », a-t-elle dit.
Affaire à suivre
AGORA 24