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Les médecins colonels à la retraite Alidou Jean-Christophe Diébré et Amado Kafando ont comparu ce jeudi devant le tribunal militaire de Ouagadougou pour le dossier de l’assassinat de Thomas Sankara et de ses douze compagnons.
Poursuivis pour « faux en écriture publique » pour avoir écrit « mort naturelle » ou « mort accidentelle » sur les certificats de décès de Sankara et trois de ses 12 compagnons, les médecins militaires ont reconnu les faits avant d’expliquer avoir agi par « humanisme » pour aider les veuves et ayants droits dans leurs démarches administratives.
Le Colonel Alidou Diébré, premier à s’expliquer à la barre, était au moment des faits le directeur central du service de santé des forces armées populaires.
C’est lui qui a signé le certificat de décès de Thomas Sankara et de deux autres en précisant « mort naturelle ».
« Je l’ai fait par humanisme pour la veuve de Sankara » et deux autres veuves qui l’ont approche trois mois après le coup d’Etat de 1987, s’est défendu Alidou Diébré.
Il s’agissait de délivrer des actes de décès pour leur aider à faire leur papier à la mairie, mais pas de déterminer la cause de leur moment a-t-il longuement expliqué.
« Pourquoi avoir marqué mort naturelle ? Vous avez vu le corps ? », a interrogé le parquet.
« Je n’ai pas donné la cause du décès ». « Je reconnais n’avoir pas obéi à la rigueur de la déontologie. Je reconnais avoir signé le certificat de décès sans avoir vu le corps de Thomas Sankara », avouera-t-il.
« J’ai signé mort naturelle par humanisme pour la veuve de Sankara ». « Lors des faits, j’étais à l’infirmerie de camp Guillaume Ouedraogo et 3 mois après le 15 octobre, j’ai reçu chez moi à domicile 3 veuves dont celle de Thomas Sankara. Elles m’ont supplié de les aider étant un proche de Sankara et par humanisme, je ne pouvais pas refuser même si j’hésitais parce que je ne savais pas quoi mentionner », a expliqué Alidou Jean-Christophe Diebre.
L’autre prévenu, le colonel major Amado Kafando, en service à l’infirmerie de la garnison du Camp Guillaume Ouédraogo, à a son tour évoqué les mêmes raisons pour avoir porté la mention « mort accidentelle » sur l’acte de décès de Bonaventure Compaoré.
L’audience du jour a été suspendue avec l’audition du colonel Jean-Marc Palm, poursuivi pour complicité d’attentat à la sûreté de l’État.
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