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Le bilan des affrontements intercommunautaires dans l’Extrême-Nord s’alourdit à 44 morts (ONU) et une centaine de blessés.
Les affrontements qui avaient débuté dimanche 5 décembre entre les communautés Choa ( Arabes vivant dans le Bornou et le nord du Cameroun) et Mousgoum dans l’arrondissement de Logone Birni dans l’Extrême-Nord du Cameroun, « se sont propagés à partir du 8 décembre dans le reste du département du Logone et Chari et dans les départements du Mayo-Danay et du Diamaré » faisant au moins 44 morts, a indiqué l’ONU dans un rapport publié mercredi.
Un précédent bilan communiqué le 8 décembre par le autorités camerounaises faisait état de 32 victimes et plusieurs blessés.
« Ces violences ont causé la mort d’au moins 44 personnes et fait une centaine de blessés, ainsi que de nombreux dégâts matériels ainsi que des incendies de commerces, maisons et marchés, entrainants d’importants déplacements de populations » dans d’autres localités de l’Extrême-Nord ainsi qu’au Tchad, a précisé l’ONU.
D’après l’agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), « plus de 104 mille personnes ont fui vers le Tchad » voisin ces derniers jours, tandis que « près de 20 000 Camerounais ont été contraints à quitter leur foyer » pour se mettre à l’abri ailleurs à l’intérieur de leur pays.
Mais « depuis l’arrivée des missions gouvernementales qui ont transmis un message de paix et de réconciliation du chef de l’Etat », les organismes humanitaires ont observé « un retour au calme progressif dans les localités affectées », a noté le HCR.
Dans un entretien téléphonique, mercredi, avec son homologue tchadien, Mahamat Idriss Deby, le président camerounais Paul Biya a transmis aux autorités tchadiennes ainsi qu’au peuple du Tchad, « les remerciements du Cameroun pour l’accueil, l’hospitalité et la solidarité du Tchad face à l’afflux de réfugiés camerounais qui ont fui les récents affrontements intercommunautaires pour se réfugier au Tchad ».
Au Cameroun, les conflits entre communautés sont fréquents dans l’Extrême-Nord du pays, où nombre d’habitants sont armés.
La crise climatique exacerbe les tensions dans l’Extrême-Nord du Cameroun. Au cours des dernières décennies, la surface du lac Tchad – dont le fleuve Logone est le principal affluent – a diminué de 95 %.
Les pêcheurs et les agriculteurs ont creusé de vastes tranchées pour retenir l’eau restante du fleuve afin de pouvoir pêcher et cultiver.
« Mais ces tranchées boueuses piègent et parfois tuent le bétail des éleveurs, ce qui provoque des tensions et des affrontements », a souligné le gouverneur de l’Extrême-Nord, Bakari Midjiyawa.