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Le bureau du Premier ministre somalien, Mohamed Hussein Robley considère sa suspension comme « une mesure contraire à la Constitution et à la loi ».
Le Premier ministre somalien a accusé, lundi, le président du pays, Mohamed Abdullahi Farmajo, d’avoir tenté de s’emparer de ses fonctions « par la force des armes ».
C’est ce qui ressort d’un communiqué publié par le bureau du Premier ministre Muhammad Hussein Robley, sur sa page Facebook.
Selon le communiqué, « la décision du président Farmajo de suspendre le Premier ministre de ses fonctions et sa tentative de confisquer son bureau par la force des armes constituent une violation de la Constitution et des lois régissant le pays ».
Plus tôt lundi, le président Farmajo a décidé, dans un décret, de suspendre le Premier ministre de ses fonctions et de réduire ses pouvoirs jusqu’à la fin des enquêtes sur ce qu’il a appelé « affaires de corruptions ».
Le cabinet a ajouté que le président Farmajo assumera les conséquences de cette « mesure anticonstitutionnelle ».
La même source a affirmé que Robley continuera à s’acquitter de ses fonctions comme d’habitude, et personne ne l’exclura de diriger le pays vers des élections qui pourraient ouvrir la voie à une transition en douceur du pouvoir.
Lundi, les médias locaux ont relayé des images et des scènes militaires à proximité du palais présidentiel, qui comprend des bureaux et des institutions du gouvernement, dont celui du Premier ministre.
A noter que la Présidence somalienne n’a pas commenté jusqu’à présent le communiqué du Premier ministre.
Ces développements interviennent après que le président somalien et son Premier ministre ont récemment échangé des accusations sur l’échec des élections présidentielle et parlementaires.
Dimanche, Robley avait accusé le président du pays d’avoir entravé les élections. Farmajo, à son tour, avait annoncé que le Premier ministre avait échoué à assurer la mission électorale.
Depuis le début des élections législatives en octobre dernier, les plaintes des candidats se sont multipliées concernant le manque d’intégrité et de transparence, ainsi que le bon déroulement des élections en violation des lois qui les régissent.
Les élections pour le Sénat (deuxième chambre du Parlement) se sont terminées à la mi-novembre, tandis que les élections pour l’Assemblée du peuple (première chambre) se poursuivent dans certains États fédéraux, notant que la date de la présidentielle n’a pas encore été fixée.