Afrique du Sud/Sommet Brics: Quelques discours des présidents

L’expansion des BRICS, le travail en commun contre les problèmes internationaux, la réforme des instruments financiers mondiaux sont les principales priorités du groupe des cinq, d’après les discours de ses dirigeants, prononcés ce 23 août lors de la session plénière de la deuxième journée du sommet de l’organisation en Afrique du Sud.

Les dirigeants des cinq pays des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) ont détaillé les priorités du groupe au cours de la session plénière qui a eu lieu ce 23 août à Johannesburg, lors de la deuxième journée du sommet. Un tour d’horizon sur l’essentiel de leurs discours.

Le Président sud-africain Cyril Ramaphosa:

« Le sous-développement et la pauvreté sont les plus grands problèmes auxquels l’humanité est confrontée », a déclaré M.Ramaphosa en ouvrant la réunion des cinq dirigeants. Les BRICS estiment que la coopération est le principal moyen de relance économique.

L’Afrique du Sud est heureuse que tous les membres des BRICS coopèrent activement avec le continent africain: c’est devenu le sujet majeur de la présidence du pays à la tête des « cinq ». Les BRICS s’efforcent de garantir que les produits africains puissent rivaliser sur un pied d’égalité avec les produits mondiaux. « De cette façon, nous serons en mesure de libérer le potentiel du marché du continent et de créer des opportunités égales pour les pays africains et les membres des BRICS ».

Les BRICS défendent les intérêts du Sud et souhaitent donc élargir l’interaction avec tous les pays qui s’efforcent d’instaurer un ordre mondial plus inclusif. Le sommet des BRICS est conçu pour servir la cause de la paix et du progrès.

L’association exprime également sa profonde préoccupation face aux conflits dans le monde. « L’Afrique du Sud maintient toujours sa position […]: la négociation et le respect de la Charte des Nations unies sont nécessaires pour résoudre les conflits ».

Les BRICS sont préoccupés par l’utilisation d’instruments financiers mondiaux à des fins de pression. Les États souhaitent accorder davantage d’attention aux règlements en monnaies nationales et aux instruments stables d’interaction économique.

Le Président russe Vladimir Poutine

Les BRICS se sont imposés sur la scène mondiale comme une structure influente qui travaille dans l’intérêt de la majorité mondiale, a déclaré le dirigeant russe. Les pays défendent la formation d’un ordre mondial multipolaire équitable, dans lequel chaque nation a droit à son propre modèle de développement. Plusieurs processus sont déjà en cours, notamment la dédollarisation qui est en pleine marche, la diversification des approvisionnements.

La volonté de certains pays de maintenir leur hégémonie néocoloniale a conduit à une crise en Ukraine. « Une guerre cruelle a été déclenchée, une guerre d’extermination » contre ceux qui n’étaient pas d’accord avec le coup d’État en Ukraine. La Russie veut mettre fin à cette guerre et est « reconnaissante envers ses partenaires des BRICS » qui tentent de parvenir à un règlement juste par des moyens pacifiques.

Une priorité importante du travail des BRICS est la création d’itinéraires de transport fiables, transcontinentaux, comme le corridor Nord-Sud. « Le moment est venu de créer une commission permanente sur les transports dans le cadre des BRICS ». La partie russe pourrait le réaliser lors de sa présidence en 2024.

Le prochain sommet des BRICS est prévu en octobre 2024 à Kazan, il se tiendra sous le slogan du renforcement du multilatéralisme. Parmi les domaines de travail importants figurent le développement de la coopération interbancaire, l’expansion des règlements en monnaies nationales, la coopération douanière et la création d’un espace libre d’échange culturel.

Le Président chinois Xi Jinping

Le monde est en train de se reformater, a déclaré le dirigeant chinois. L’objectif principal des BRICS est l’unité, le renforcement de la coopération et le développement. « Le développement est le droit inaliénable de tous les pays, ce n’est pas le privilège de quelques-uns. « Les pays des BRICS doivent surmonter les interruptions dans l’approvisionnement en biens et services, contribuer au développement de l’économie numérique et verte, ainsi que développer les échanges commerciaux et financiers.

L’association doit renforcer la coopération politique et les liens de sécurité. « L’héritage de la guerre froide hante notre monde. » Pour réduire le degré de tensions, nous avons besoin de consultations et d’interactions constantes sur toutes les questions, de la diplomatie à l’économie. La Chine propose d’accroître la coopération dans le domaine de l’éducation, jusqu’à la création d’une plateforme d’éducation en ligne.

Le développement de l’intelligence artificielle est important, mais il comporte également des risques. Par conséquent, les BRICS créeront un institut de recherche sur l’IA, développeront des normes et des cadres pour l’utilisation de cette technologie afin de la rendre plus sûre et plus fiable.

Les cinq respecteront toute voie de modernisation – quelle que soit la voie choisie par chaque pays. Il est nécessaire de respecter les règles internationales fondées sur la Charte des Nations unies et non formulées par les pays les plus forts ou les plus « bruyants ».

Les BRICS devraient développer leurs propres instruments financiers et aider les nouveaux membres à rejoindre l’association. « La justice prévaudra toujours » : les BRICS défendent la justice dans le monde entier.

Le Président brésilien Lula da Silva:

Une incertitude inimaginable il y a quelques années est en train de naître sur la scène mondiale, a déclaré le dirigeant brésilien Luiz Inacio Lula da Silva. Dans le même temps, des institutions telles que le Conseil de sécurité de l’Onu sont incapables de contribuer à leur résolution. Parmi ces problèmes figure le conflit en Ukraine.

Les peuples de Palestine, de Syrie et de Libye méritent de vivre en paix. Alors que les budgets militaires mondiaux dépassent le millier de milliards de dollars, de nombreuses personnes dans le monde meurent de faim. Les BRICS sont obligés d’aider à inverser cette tendance.

Les ressources du Sud global ne doivent pas être exploitées par quelques pays, elles doivent servir le monde entier. Et le système financier international ne doit pas consolider les inégalités entre les pays, mais au contraire les réduire. Cette situation nécessite des réformes, dont une augmentation de la représentation des pays au FMI et à la Banque mondiale et une refonte de l’OMC.

De nombreux pays s’efforcent de rejoindre les BRICS, ce qui témoigne du rôle croissant de l’association dans le monde.

Le Premier ministre indien Narendra Modi

Les BRICS mettent en œuvre de nombreux projets dans les domaines de la médecine, des technologies et de la finance, a déclaré le chef du gouvernement indien. New Delhi travaille activement sur la numérisation et souhaite partager cette expérience avec les cinq.

Une base de données en ligne destinée aux petites et moyennes entreprises a déjà été créée pour les pays membres. De plus, l’Inde propose également la création d’un consortium pour l’exploration spatiale, tout en annonçant avoir déjà préparé une plateforme numérique à cet effet. New Delhi propose également de systématiser les connaissances en médecine traditionnelle dans les cinq pays.

Les pays du Sud global font l’objet d’une attention particulière, « c’est l’impératif de notre époque ». « Une famille, un avenir » est la devise des BRICS, laquelle est promue par l’Inde sur d’autres plateformes, comme le G20.

Le chef du gouvernement indien a également espéré que ses collègues des BRICS soutiendront son idée de faire participer l’Union africaine au sein du G20

Les BRICS « recherchent des solutions collectives fondées sur le consensus » – ce principe a été consacré en 2016. Et aujourd’hui, sept ans plus tard, il est clair que cela fonctionne et porte ses fruits, conclut M.Modi.

Source : SPUTNIK

Komla
Komla

Je me nomme AKPANRI Komla, historien de formation, arbitre fédéral. Le journalisme est une passion pour moi plus précisément le journalisme sportif puisque je suis un sportif. Ayant fait une formation en histoire, j'aborde aussi des questions politiques, sociales et culturelles

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