Les partisans de l’augmentation du nombre de joueurs étrangers dans le championnat (Ligue 1) d’Algérie ont obtenu gain de cause. Ils ont fait sauter la digue qui autorisait la présence de 3 joueurs étrangers au maximum par club.
Réunis hier, les membres du collège technique national et les directeurs techniques des clubs de première division ont décidé de porter à 5 le nombre de footballeurs étrangers autorisés par club. La décision impactera profondément la liste des joueurs, greffera les finances des clubs, écartera un peu plus l’intégration des jeunes, si tant est que ces derniers ont joui un jour de la confiance des entraineurs, et retardera sans aucun doute leur éclosion.
Une décision pareille, recrutement de joueurs étrangers, doit s’inscrire dans une stratégie globale de développement du football algérien. Surtout, elle ne se décrète pas sous la pression de managers et faux managers préoccupés par le gain facile et leur compte en banque. Les besoins en la matière ont-ils été sériés, étudiés, répertoriés ? Sans doute pas.
Le recrutement ou le renfort doit se faire selon des besoins ciblés et des profils bien étudiés. L’apport des joueurs étrangers avant et depuis l’instauration du professionnalisme a-t-il un jour fait l’objet d’une profonde analyse sur cet apport ? Jamais ! Cette fois les clubs les plus nantis, propriétés de sociétés et d’entreprises, se sont retrouvés avec une manne financière jamais vue auparavant et ont pensé avoir trouvé la solution magique. Aller faire leur marché en dehors de nos frontières.
Cette «ingénieuse idée» a dû leur être soufflé par des «conseillers bien malins». Le football algérien, son développement, son avenir, celui de ses jeunes, est le dernier de leur souci. Profitant à fond la caisse de l’inexpérience en la matière de la plupart des dirigeants issus des entreprises qui ont pris le contrôle total des clubs, des intermédiaires utilisant le cachet et la qualité d’agents FIFA, avec la bénédiction, pour ne pas dire la complicité, de certaines parties, ont fait plier l’institution.
C’est le moins que l’on puisse dire. Une telle décision, 5 joueurs étrangers par club, est une aventure vouée à l’échec. Des joueurs vont être recrutés à tour de bras sans une étude préalable et un bilan de l’étape précédente. Les joueurs étrangers qui ont brillé et apporté un plus à leur club respectif et au football algérien ne sont pas légion.
Les flops ont dépassé, et de loin, les tops. La fédération qui a couvert cette décision validée par le collège technique, pense avoir couvert ses arrières en exigeant des clubs qui recrutent des joueurs étrangers de déposer, au préalable, des cautions.
Cela ne suffira pas. On se rendra rapidement compte de l’infructuosité de la démarche. La fédération aurait dû s’accorder un délai avant de valider cette option suicidaire si les clubs de la Ligue 1 font le plein de joueurs étrangers. C’est une mauvaise idée. Le temps arbitrera.