Algérie/Présidentielle : Les candidats recalés décrient les décisions de l’ANIE

L’annonce des résultats de la sélection des candidats pour l’élection présidentielle anticipée du 7 septembre 2024 a suscité une vive réaction parmi les prétendants recalés. L’Autorité Nationale Indépendante des Élections (ANIE), chargée de superviser le processus électoral, a été vivement critiquée par plusieurs candidats dont les demandes ont été rejetées. Ces derniers dénoncent une série de dysfonctionnements dans le système de parrainage et de numérisation mis en place par l’ANIE.

La présidente de la Confédération Générale des Entreprises Algériennes (CGEA), Saida Naghza, a été la première à exprimer son mécontentement. Lors d’une conférence de presse tenue juste après l’annonce des résultats, Saida Naghza a vivement critiqué l’ANIE, l’accusant de dilapidation des fonds publics. Selon elle, l’application informatique créée pour assurer l’intégrité du système de parrainage a échoué à remplir sa mission. « Nous avons suivi la loi. Les codes-barres sur mes formulaires prouvent leur authenticité », a-t-elle affirmé, avant de remettre en question l’efficacité de la numérisation en Algérie : « Nous pensions que l’Algérie avait évolué en se dirigeant vers la numérisation. Mais on s’est dirigé vers médiocrité et non pas vers la numérisation ! De quelle numérisation nous parle-t-on ? ». Pour finir, la présidente de la CGEA a fait porter à l’ANIE l’entière responsabilité des erreurs en lien avec l’application informatique.

Belkacem Sahli, président de l’Union pour la Réforme Républicaine, a également dénoncé des problèmes majeurs avec le système de numérisation de l’ANIE. Lors d’une conférence de presse tenue, hier, Sahli a pointé du doigt plusieurs lacunes : « Le système censé protéger les droits des candidats et éviter les duplications de signatures a créé des erreurs et des injustices majeures ».

Il a évoqué des retards dans la distribution des formulaires, des interruptions du réseau internet pendant la période du passage des examens du baccalauréat et de l’Aid El Fitr, qui a duré dix jours, et une absence de personnel qualifié. Selon lui, ces dysfonctionnements ont conduit à une duplication des signatures et à des erreurs dans l’authentification des données biométriques. Sahli souligné qu’il avait alerté l’ANIE sur ce problème, mais en vain. Il a, par ailleurs, dénoncé des « pressions et intimidations exercées par certains dirigeants de partis », considérant ces pratiques comme contraires à l’esprit d’une élection libre et pluraliste.

Il convient de rappeler que la Secrétaire Générale du Parti des Travailleurs (PT), Louisa Hanoune, avait dénoncé des difficultés similaires dans l’opération de collecte des signatures, avant de se retirer de la course à la candidature. La présidente de l’Union pour le progrès et le changement (UCP), l’avocate Zoubida Assoul, avait également soulevé le même problème et avait alerté l’ANIE. Sa candidature recalée, elle n’a pas introduit de recours devant la Cour Constitutionnelle. Elle a juste qualifié la conférence de presse du président de l’ANIE, Mohamed Cherfi de « gravissime ». Pour l’instant, quatre candidats ont introduit des recours, à savoir Saida Naghza, Belkacem Sahli, Abdelhakim Hamadi et Raouf Aib.

La liste préliminaire des candidats retenus pour l’élection présidentielle anticipée a été dévoilée le 25 juillet dernier. Seulement trois candidats ont été retenus : l’actuel locataire du palais d’El Mouradia, Abdelmadjid Tebboune, aura en face de lui deux adversaires, l’un représentant le courant « démocrate » de l’opposition et l’autre le courant islamiste.

Source ADN News

Komla
Komla

Je me nomme AKPANRI Komla, historien de formation, arbitre fédéral. Le journalisme est une passion pour moi plus précisément le journalisme sportif puisque je suis un sportif. Ayant fait une formation en histoire, j'aborde aussi des questions politiques, sociales et culturelles

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