La parodie présidentielle de ce samedi 7 septembre 2024 ne déroge pas aux précédentes. Un protocole instauré depuis l’indépendance du pays veut que tout candidat au pouvoir qui a le soutien des d’institutions fortes dans le pays, dirigé par l’armée doit partir gagnant dès lors qu’il fasse état de sa candidature à la présidentielle.
La règle est marquée sur du marbre dans ce pays béni par les dieux. Adoubé par l’armée et son chef d’état-major qui a déjà exprimé son soutien à l’option de la continuité et soutenu par l’administration derrière laquelle sont venus s’aligner les principaux partis politiques et organisations dites de la société civile, Abdelmadjid Tebboune représente le profil type du chef d’État en exercice qui a la garantie de succéder à lui-même dans une concurrence factice avec des candidats qui semblaient se complaire dans un jeu de connivence, d’un consensus intéressé.
Pour les autorités, à leur tête Abdelmadjid Tebboune, ces « élections » ont valeur de référendum sur la popularité du chef de l’Etat, candidat à sa propre réélection. C’est pourquoi le pari a été fait, dès le départ, sur un très fort taux de participation, lequel a été obtenu aux forceps, au prix de pratiques arithmétiques dignes de l’époque soviétique.
Le président de l’ANIE a fait valoir l’article 132 de l’ordonnance 21-01 du 10 mars 2021, portant loi organique relative au régime électoral pour prolonger la durée du vote d’une heure. De 16, 18% à 13h, le taux de participation fera un bond spectaculaire à la fermeture des bureaux de vote à 20h, selon les indications du président de l’instance nationale indépendante des élections.
Mohamed Cherfi a révélé dans un point de presse le taux de participation aux « élections » présidentielles anticipées arrêté à 20h que le taux de participation a atteint à la fermeture des bureaux de vote à 20h, 48,03% au niveau national. Ce chiffre est supérieur à celui enregistré lors des élections présidentielles de 2019 qui était de 39%. »
Mohamed Cherfi a annoncé que le taux de participation aux élections présidentielles anticipées a atteint, chez la « communauté algérienne établie à l’étranger, 19,57 au terme du scrutin. »
Une élection a valeur référendaire sur la popularité de Tebboune
« Les élections présidentielles en cours sont un référendum sur la popularité du président Abdelmadjid Tebboune, qui a besoin d’une légitimité forte (…) Le but est de donner une image positive qui reflète la réconciliation entre le peuple et les autorités, grâce à la politique du président Tebboune(…) et de lui permettre de faire face aux défis à l’extérieur comme a l’intérieur du pays », estime Rabah Lounici, professeur de sciences politiques à l’Université d’Oran, dans un entretien au site d’information arabophone en ligne, Ultra Ultra Algérie.
L’analyste rappelle à juste titre que le rendez-vous électoral du 7 septembre « ressemble au référendum organisé par l’ancien président Abdelaziz Bouteflika en septembre 1999, après que la légitimité de son élection ait été remise en question suite au retrait des six candidats en lice ». Tout est dit, malgré les chiffres ahurissants avancés par le président de l’Anie, il y a lieu de dire que nous sommes en présence d’une révolution silencieuse du peuple algérien.
Le Matin d’Algérie