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Berlin, 27 septembre 2025 — Six minutes d’applaudissements. Pas dans un palais, ni dans une salle de conférence, mais sur les balcons, dans les rues, aux fenêtres. L’Allemagne tout entière s’est levée pour saluer Angela Merkel, celle qui pendant 18 ans a incarné un leadership sans éclat mais d’une rare intensité.
Physicienne de formation, venue de l’ex-Allemagne de l’Est, Merkel a dirigé 80 millions d’Allemands avec rigueur, discrétion et une intégrité devenue légendaire. Pas de scandale, pas de culte de la personnalité, pas de favoritisme. Elle a traversé les crises — économiques, migratoires, sanitaires avec une constance qui force le respect.
Son style ? Une veste sobre, souvent la même. Un appartement modeste, sans domestiques ni privilèges. Une vie ordinaire pour une femme extraordinaire. Lorsqu’un journaliste lui demanda pourquoi elle portait toujours le même costume, elle répondit simplement : « Je suis une employée du gouvernement, pas un mannequin. »
Ce départ, Merkel l’a orchestré comme elle a gouverné : sans bruit, sans drame, sans mise en scène. Elle a transmis le flambeau, laissant derrière elle une Allemagne stable, respectée et debout. Pas de villa, pas de yacht, pas de fortune personnelle. Juste une empreinte morale, gravée dans le cœur des citoyens.
Les six minutes d’applaudissements spontanés sont devenues le symbole d’un peuple reconnaissant. Une standing ovation nationale, rare dans l’histoire contemporaine, pour une femme qui n’a jamais cherché la lumière mais qui l’a incarnée.
Angela Merkel, surnommée « La Dame du monde », quitte la scène politique comme elle y est entrée : avec dignité, humilité et grandeur.