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Les autorités portugaises ont fermement démenti que l’avion de l’armée de l’air nigériane, récemment intercepté au Burkina Faso, ait prévu d’atterrir sur leur territoire. Lisbonne a immédiatement convoqué des représentants de l’ambassade du Nigéria pour exprimer sa protestation et demander des explications officielles.
Selon les premières informations, l’appareil nigérian, dont la mission reste entourée de zones d’ombre, avait déposé un plan de vol qui ne mentionnait aucune escale au Portugal. Ce démenti catégorique intervient alors que plusieurs sources régionales affirment que l’avion aurait tenté de modifier son itinéraire initial, suscitant la méfiance des autorités burkinabè et, désormais, portugaises.
Un incident qui interroge les intentions nigérianes
L’affaire soulève de nombreuses questions quant à la nature exacte de la mission de l’appareil militaire. Pourquoi un avion de l’armée de l’air nigériane survolait-il l’espace aérien burkinabè sans communication claire sur sa destination finale ? Pourquoi le Portugal, pourtant non concerné par le trajet officiel, a-t-il jugé nécessaire de convoquer l’ambassade nigériane ?
Pour plusieurs analystes, cet épisode révèle un malaise plus profond :
- La méfiance croissante entre États d’Afrique de l’Ouest, dans un contexte marqué par les transitions militaires, les tensions diplomatiques et la recomposition des alliances.
- La sensibilité extrême autour des mouvements militaires, alors que la région est en pleine reconfiguration sécuritaire.
- Le risque de malentendus diplomatiques, amplifiés par l’absence de communication transparente entre les capitales.
Lisbonne veut éviter toute implication involontaire
En convoquant l’ambassade du Nigéria, le Portugal cherche à se dissocier totalement de l’incident. Lisbonne veut éviter d’être perçu comme un point de chute potentiel pour un appareil militaire dont la mission n’a pas été clairement définie. Cette réaction rapide témoigne de la volonté du pays de protéger son image et de prévenir toute interprétation géopolitique indésirable.
Un épisode révélateur d’un climat régional tendu
Au-delà du simple incident aérien, cette affaire met en lumière :
- La fragilité des relations entre Abuja et plusieurs capitales ouest-africaines, notamment depuis les repositionnements politiques au Sahel.
- La difficulté croissante pour les États de la région à coopérer sur les questions militaires, dans un contexte de suspicion généralisée.
- La nécessité d’une diplomatie aérienne plus rigoureuse, alors que les survols militaires deviennent des sujets sensibles.
Pour l’heure, ni Abuja ni Ouagadougou n’ont fourni de détails supplémentaires sur la mission de l’appareil. Mais une chose est certaine : cet incident, loin d’être anodin, risque d’alimenter les spéculations et de raviver les tensions dans une région déjà sous pression.





