Bella Bellow, la diva du Togo qui a envoûté le monde avant de s’éteindre à 27 ans

De son vrai nom Georgette Nafiatou Adjoavi Bellow, Bella Bellow voit le jour le 1er janvier 1945 près de Lomé, capitale du Togo. Aînée d’une fratrie de sept enfants, elle se distingue très tôt par une voix grave et envoûtante, sollicitée pour animer fêtes privées et événements culturels.

Bien qu’elle suive une formation en secrétariat à Abidjan, en Côte d’Ivoire, Bella ne renonce pas à sa passion. Elle prend des cours de solfège et chante dès que l’occasion se présente. Sa première grande scène a lieu en 1965 à Cotonou, au Bénin, lors des célébrations de l’indépendance. Sa voix séduit, son nom commence à circuler.

En 1966, elle représente le Togo au premier Festival mondial des arts nègres à Dakar. C’est le début d’une ascension fulgurante. Elle est entourée, conseillée, et accompagnée par des musiciens de renom, dont le saxophoniste camerounais Manu Dibango. Ensemble, ils enregistrent son premier album des titres marquants comme Zelie. Cette même année, elle croise la légendaire Miriam Makeba au festival panafricain d’Alger, une rencontre décisive.

Bella Bellow devient une ambassadrice culturelle du Togo. Elle chante en mina, sa langue maternelle, et arbore fièrement le wax, tissu africain coloré. Sa voix résonne sur les scènes de Paris, Rio, Athènes, et dans toute l’Afrique. Elle incarne une Afrique moderne, fière et enracinée.

Forte de son succès, elle fonde son propre orchestre, Gabada, et compose des titres engagés, dont Denyigba, hommage vibrant à sa terre natale. Manu Dibango lui propose une tournée aux États-Unis. Mais le destin en décide autrement.

En décembre 1973, alors qu’elle se rend à un rendez-vous pour discuter de cette tournée, Bella Bellow est victime d’un accident de voiture. Elle meurt à seulement 27 ans. Si elle n’est pas toujours citée parmi les membres du tristement célèbre « club des 27 », elle reste une figure incontournable de la musique africaine.

Le roman Grand souffle, publié en mai 2021 aux éditions Passage(s) par Damien Robin, retrace avec sensibilité la vie de cette icône togolaise.

Komla AKPANRI
Komla AKPANRI

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