Billet: à l’origine, la tendresse (du blé)

y a 15 000 ans, alors que les hommes sont dehors à chasser, cueillir ou jouer à l’ancêtre des dominos, les femmes à la maison ne mangent

Il y a 15 000 ans, alors que les hommes sont dehors à chasser, cueillir ou jouer à l’ancêtre des dominos, les femmes à la maison ne mangent pas encore des glaces comme à Tipasa, mais observent la nature.

Qui grandit, fleurit, meurt et se régénère. Sur les plateaux anatoliens entre la Turquie, le Croissent fertile mésopotamien et l’Iran, un brin d’herbe blonde à la tête particulière et qui contient une graine, étonne.

Quand elle est mélangée à de l’eau et écrasée, elle donne une pâte étrange, qui lorsqu’elle est cuite révèle autant de saveurs que de pouvoirs nourriciers. Après quelques croisements naturels par sélection à partir de cette céréale sauvage, l’épeautre, et le blé dur, déjà cultivé, le blé devient le roi sous le nom de blé tendre, qui fait le pain.

Sa graine est magique et transportable, peut se stocker longtemps et contrairement à la plupart des aliments qui rétrécissent à la cuisson, les céréales comme le blé gonflent et occupent plus de place dans l’assiette et l’estomac. 15 000 ans plus tard, le blé a la même cote, toujours roi, du moins de celles qui n’ont pas adopté le riz, le maïs, le sorgho ou le manioc comme base.

L’Algérie, exportatrice de blé depuis l’Antiquité, est devenue l’un des plus gros importateurs. Problème de démographie, de semences, d’engrais, de rendements et de politiques agricoles, chaque année elle doit acheter sur les marchés près de 11 millions de tonnes. Mais alors qu’on craignait l’arme atomique dans la guerre en Ukraine, c’est finalement le blé qui est devenu l’arme suprême, soumis à de fortes perturbations et engendrant un début de famine mondiale. Heureusement, l’Algérie a réussi à rester amie avec les grands producteurs mondiaux.

Et heureusement encore dans son infinie tendresse, l’Algérie qui a connu de nombreuses émeutes, manifestations et mouvements de protestation, ne s’est jamais soulevée pour le pain, le sucre, le gaz, l’huile ou l’essence. Toujours pour la justice, la dignité ou pour le itna7aw ga3. Espérons que ça dure.

Source: Algérie Black Liste

Komla
Komla

Je me nomme AKPANRI Komla, historien de formation, arbitre fédéral. Le journalisme est une passion pour moi plus précisément le journalisme sportif puisque je suis un sportif. Ayant fait une formation en histoire, j'aborde aussi des questions politiques, sociales et culturelles

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