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Dédougou, 21 novembre 2025 – Le tribunal militaire de Ouagadougou, siégeant en audience foraine au camp Nazi Boni, a rendu des verdicts marquants dans 14 dossiers, dont trois criminels. Sur les 12 affaires retenues, plusieurs Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) ont été condamnés à de lourdes peines pour des actes allant du meurtre à la mutilation de cadavres.
Des peines exemplaires pour des dérives inquiétantes
Parmi les cas emblématiques, l’affaire dite Sono a retenu l’attention : quatre VDP ont été jugés pour avoir mutilé le corps d’un présumé terroriste. Si l’accusation de meurtre n’a pas été retenue, la mutilation et le non-respect dû au mort leur ont valu des condamnations fermes.
À Tchériba, deux autres VDP ont été reconnus coupables de meurtres après avoir arrêté des civils dont les corps furent retrouvés sans vie. L’un a écopé de 11 ans de prison dont 4 avec sursis, l’autre de 11 ans dont 3 avec sursis.
Un rappel à l’ordre du parquet militaire
Le procureur militaire, commandant Ahmed Ferdinand Sountoura, a insisté sur la nécessité pour les forces de défense et de sécurité de respecter les règles d’usage des armes à feu. Il a dénoncé les abus liés à l’usage excessif de la force, rappelant que la mission des VDP et des militaires ne doit jamais être guidée par la vengeance ou la discrimination ethnique.
Justice militaire et confiance citoyenne
Le parquet a tenu à rassurer les populations : l’armée n’est pas dans une logique d’impunité. Les fautes sont sanctionnées disciplinaires et judiciairement. Le procureur a invité les civils à collaborer avec les forces de défense en fournissant des renseignements, afin de renforcer la lutte contre le terrorisme sans exactions.
Un travail de pédagogie
En amont de l’audience, une conférence a été organisée le 18 novembre pour expliquer aux autorités et aux militaires le rôle et les compétences des juridictions militaires, dans un souci de transparence et de pédagogie.





