Au Burkina Faso, c’est la confusion autour d’un convoi militaire français. Ayant quitté la ville de Kaya dans la nuit du samedi 20 au dimanche 21 novembre, il n’est pas rentré à Ouagadougou. Plusieurs témoins l’auraient aperçu à une cinquantaine de kilomètres au sud de Kaya. Pour l’heure, c’est silence radio du côté des autorités burkinabè.
Selon nos sources jointes à Kaya, le convoi a quitté le site tard dans la nuit en prenant la direction de Ouagadougou. Plusieurs témoins ayant emprunté ce trajet soutiennent avoir vu les camions stationnés dans la localité de Bissighin, à une cinquantaine de kilomètres au sud de Kaya.
Deux options
Le convoi se trouve désormais à Loango, une trentaine de kilomètres de la capitale. La zone est sécurisée par les forces burkinabè. « L’objectif était d’éviter tout simplement une nouvelle journée de face à face avec la population afin de faire redescendre la tension », a déclaré à RFI le porte-parole de l’armée française. Le colonel Pascal Ianni souligne que ce convoi destiné à ravitailler les forces françaises et leur partenaire dans la lutte contre les groupes armés terroristes doit se rendre à Gao via le Niger.
À partir de cette commune, il y a deux options : soit aller vers Ouagadougou, soit continuer vers Fada N’Gourma dans la région de l’Est afin de se rendre au Niger. À Ouagadougou, des dizaines de jeunes s’étaient déjà rassemblés à la sortie nord de la ville pour l’attendre. À Fada N’Gourma, les populations se mobilisent déjà pour faire barrage au convoi. Depuis dimanche, plusieurs regroupements ont été signalés dans la ville.
Machine arrière
L’un des meneurs du blocus à Kaya nous a confié ce matin qu’ils avaient laissé partir le convoi, mais à une seule condition : que celui-ci fasse machine arrière, c’est-à-dire le trajet Ouagadougou jusqu’à la frontière ivoirienne. « C’est la seule issue que nous nous voyons pour ce convoi. Nous l’empêcherons de traverser le territoire burkinabè », fait savoir ce manifestant.
Depuis samedi, la connexion internet mobile ne fonctionne pas sur Ouagadougou et plusieurs autres villes du pays.
Comment alors parvenir à démêler le problème et à régler cette situation ? Par la voix de Jean-Yves Le Drian, Paris a pressé, dimanche 21 novembre, le président Kaboré d’intervenir, mais pour l’heure, c’est silence radio du côté des autorités burkinabè. Impossible donc de dire si cet important convoi de 60 camions qui doit se rendre à Gao pour ravitailler l’armée française et ses partenaires pourra arriver à destination.
Affaire à suivre…
AGORA 24