Burkina Faso : la mort de plus de 40 personnes attribuée à l’armée burkinabè par une ONG

Le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés au Burkina Faso (CISC) a rapporté, samedi dans un communiqué, « des exactions » commises sur plus de 40 personnes dans le Centre-Nord du Burkina Faso et attribuées à l’armée burkinabè.

Le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC) a informé qu’il a été saisi depuis le lundi 08 août courant par plusieurs témoins et parents de victimes de la commune de Tougri, précisément dans le village de Taffogo dans la région du Centre-Nord, « de plusieurs cas d’enlèvements suivis d’exécutions sommaires et extrajudiciaires ».

« Au total, plus de 40 corps ont été retrouvés plus tard le long de la route Taffogo – Bouroum entassés par lots de 10 ou de 05 », indique le collectif, précisant que ces témoignages concordants décrivent « les présumés auteurs de ces enlèvements suivis d’exécutions systématiques comme étant des éléments des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) habillés en tenues noires et encagoulés ».

« Les personnes tuées avaient toutes les mains ligotées et les yeux bandés », selon le CISC qui a ajouté que les forces de défense et de sécurité étaient accompagnés de Volontaires pour la défense de la patrie (VDP, les supplétifs de l’armée) des localités.

Le Collectif a soutenu, par ailleurs, que cette « tuerie » n’est pas isolée et qu’au cours de ces derniers jours d’autres « crimes » ont été perpétrés contre les « populations civiles victimes de ciblage ».

En effet, a-t-il souligné, le 02 août courant, à 15h 06min, des militaires de l’armée burkinabè qui ont quitté Gorom pour Oursi (Sahel) « ont exécuté 8 civils et plusieurs blessés dont un enfant de 13 ans » et deux jours après, dans le village de guelyendé, commune de Tibga, région de l’Est, « 14 personnes ont été tuées par des hommes en treillis militaires burkinabè ».

Le CISC a souligné qu’il a été saisi de l’arrestation d’une femme déplacée interne et qui est décédée dans des conditions non élucidées à la police judiciaire de Kaya (Centre-nord), alors que le 11 août à Kongoussi, toujours dans la même région et alentours, « plusieurs populations civiles ont été tuées encore par des éléments de l’armée ».

« Il faut que ces crimes contre l’humanité cessent », a lancé le collectif, pour qui, les organisations de défense des droits humains continuent à collecter les informations afin de pouvoir traduire tous les responsables et leurs commanditaires devant la justice nationale et internationale.

Les autorités burkinabè n’ont pas réagi à ces allégations. Cependant, le 03 août courant, l’armée burkinabè a affirmé, dans un communiqué, avoir « malencontreusement » tué des civils sans en préciser le nombre, lors d’une opération de ciblage visant des groupes « terroristes » dans plusieurs localités de la région de l’Est.

Des sources locales avaient évoqué une trentaine de morts. Tout en encourageant les forces républicaines dans la lutte contre le terrorisme le CISC « tient à interpeller certains éléments des forces de défense et de sécurité à arrêter la pratique d’enlèvements de civils à mains nues suivis d’exécutions sommaires et extrajudiciaires sous le prétexte fallacieux de lutte contre le terrorisme ».

Depuis 2015, le Burkina Faso est en proie à des attaques terroristes qui ont fait de nombreuses victimes et plus de 1,9 million de déplacés internes.

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Komla
Komla

Je me nomme AKPANRI Komla, historien de formation, arbitre fédéral. Le journalisme est une passion pour moi plus précisément le journalisme sportif puisque je suis un sportif. Ayant fait une formation en histoire, j'aborde aussi des questions politiques, sociales et culturelles

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