Dans ce contexte sécuritaire et humanitaire des plus alarmants, les forces de défense et de sécurité paraissent impuissantes, voire résignées.
« La situation actuelle est préoccupante, elle donne l’impression d’un manque d’anticipation et de réactivité opérationnelle des FDS, qui suppose un déficit de matériel. Voilà pourquoi au-delà des rapports qui lui sont faits, il est important que le Président Roch Kaboré se déplace à la rencontre des troupes pour toucher du doigt ce qu’elles vivent au quotidien sur le terrain », insiste Tahirou Barry.
Roch Kaboré a déjà quelques fois été à la rencontre des soldats, pour leur apporter son soutien moral. Ce fut notamment le cas en décembre 2016 après l’attaque de Nassoumbou qui a coûté la vie à 12 hommes, ou encore en juin 2020 à Djibo, grande ville du nord du Burkina Faso embourbée dans la tourmente djihadiste depuis 2018.
Mais ce que dit souhaiter Tahirou Barry, « ce n’est pas une présence de quelques minutes ou quelques heures du chef des armées aux côtés de ses troupes avec tout ce qu’il y a d’ordinaire comme dispositif protocolaire, mais plutôt une rencontre et des échanges directs avec celles-ci ».
Après ces rencontres avec les FDS, il souhaite également que le Président burkinabè « visite les populations des localités particulièrement ébranlées par les agressions terroristes, aujourd’hui envahies par un sentiment d’abandon de l’État, pour les rassurer ».
« Il ne faut pas perdre de vue que ces populations, du fait du désarroi et du désespoir dans lesquels elles baignent, sont des potentielles recrues pour les terroristes », prévient Tahirou Barry.
Géopolitico