Suite aux incidents en rapport avec le passage d’un convoi de l’armée française par le territoire burkinabè, le gouvernement évoque l’opportunité « d’interroger » les accords avec la France.
Le porte-parole du gouvernement burkinabè Ousseni Tamboura a déclaré dimanche, que le blocus subi par un convoi militaire français sur le territoire burkinabè, mi-novembre, était une opportunité d’interroger les accords de coopération entre la France et le Burkina Faso, a-t-on appris lundi, de sources médiatiques.
« Le problème rencontré par ce convoi devrait nous donner l’opportunité d’interroger véritablement, la coopération entre la France et le Burkina Faso plutôt que de considérer que c’est une manipulation des réseaux sociaux », a déclaré dimanche le ministre burkinabè de la Communication Ousseni Tamboura sur le plateau de la télévision privée Omega TV.
Pour le ministre Tamboura, dont les propos ont été retranscrits par l’Agence d’information du Burkina (AIB, officielle), « les populations sont souvent dans une certaine légitimité pour s’interroger sur l’utilité de cette coopération ».
« Les deux partenaires auraient intérêt à revisiter ces accords de coopération, à revisiter les stratégies qui permettent d’avoir des résultats immédiats dans la lutte contre le terrorisme », a-t-il précisé.
Pour le porte-parole du gouvernement burkinabè, « si le terrorisme continue de donner des coups à nos États et à nos Forces de défense et de sécurité et donner l’impression que nos armées sont sous équipées ou sous capacités, naturellement, le sentiment anti-français va demeurer sinon va grandir ».
Un convoi de 90 véhicules de l’armée française en provenance de la Côte d’Ivoire, entré mardi 16 novembre dans le territoire burkinabè, était resté bloqué près d’une semaine par des manifestants sur le territoire burkinabè.
Les manifestants soupçonnent l’armée française de convoyer des armes au profit des groupes terroristes.
Le ministre burkinabé des Affaires étrangères, Alpha Barry, avait déclaré que le convoi militaire français était « régulier et habituel », appelant les populations au calme. Le convoi avait pu poursuivre la progression vers le Niger, alors qu’au moins trois manifestants avaient été blessés à l’entrée de la ville burkinabè de Kaya.
Dans sa progression, le convoi avait été à nouveau bloqué sur le territoire nigérien faisant au moins trois morts.
AGORA 24