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Le monde judiciaire burkinabè a été récemment secoué par une affaire impliquant Sidaty Yoda, le président du Tribunal de grande instance de Banfora. Mis sous mandat de dépôt pour des accusations d’escroquerie, cette affaire a mis en lumière des pratiques frauduleuses concernant la vente illégale de parcelles de terrain. Cependant, au-delà de cette controverse, le parcours professionnel de Sidaty Yoda mérite d’être exploré pour comprendre l’ascension d’un magistrat qui a marqué plus de deux décennies de service judiciaire.
Selon notre confrère Sira Info, Sidaty Yoda a débuté sa carrière en 2005 en tant que juge d’instruction au Tribunal de grande instance de Boromo. Cette première nomination est survenue après qu’il ait obtenu son diplôme de maîtrise en Droit et intégré le corps de la magistrature en juillet 2005, suite à sa formation à l’École nationale d’administration et de la magistrature (ENAM). Cette affectation initiale a posé les bases d’une carrière prometteuse au sein du système judiciaire burkinabé.
En 2012, Sidaty Yoda a changé de juridiction pour devenir juge d’instruction au Tribunal de grande instance de Bobo-Dioulasso. Cette transition a marqué une étape importante dans sa carrière, lui permettant de gravir les échelons et d’acquérir une expérience précieuse dans un environnement judiciaire plus complexe.
Trois ans plus tard, en juillet 2015, il a été nommé vice-président du TGI de Bobo-Dioulasso. Cette promotion témoigne de sa compétence et de son engagement envers la justice, consolidant sa réputation au sein de la magistrature. Il a occupé ce poste jusqu’en novembre 2020, date à laquelle il a été remplacé.
L’apogée de sa carrière est survenue en 2021, lorsqu’il a été nommé président du Tribunal de grande instance de Banfora. Cette nomination a couronné plus de 20 ans de service dans la magistrature, au cours desquels il a démontré ses capacités de leadership et son dévouement à l’administration de la justice.
Cette affaire rappelle avec force que nul n’est au-dessus de la loi, pas même ceux chargés de l’appliquer. Elle met en lumière l’importance de l’éthique et de l’intégrité dans l’exercice de la justice, des valeurs fondamentales sans lesquelles la confiance des citoyens dans le système judiciaire s’effondre. Elle souligne également la nécessité pour les institutions de renforcer les mécanismes de contrôle et de sanction afin de prévenir les dérives et garantir une justice impartiale et crédible. Enfin, cette situation doit servir de leçon à tous les acteurs de la justice : le respect des principes déontologiques est le seul chemin vers une carrière durable et honorable.