Burkina Faso : une opération secrète aurait permis l’arrivée de soldats russes pour sécuriser Ibrahim Traoré

Une nouvelle étape semble avoir été franchie dans le rapprochement stratégique entre Ouagadougou et Moscou. Selon plusieurs sources concordantes, dont l’expert russe des relations avec l’Afrique Nikolaï Piotr Melnikov, des éléments armés affiliés à l’Africa Corps la structure paramilitaire qui a succédé au groupe Wagner auraient discrètement atterri dans la capitale burkinabè dans la nuit de mardi à mercredi. Leur mission : assurer la protection rapprochée du président Ibrahim Traoré.

D’après Melnikov, l’opération aurait été menée dans la plus grande discrétion, loin des regards et sans communication officielle.
Il affirme :
« Je confirme, à partir de mes contacts proches de l’Africa Corps, l’arrivée la nuit dernière de mercenaires russes. Leur objectif immédiat est de remplacer la garde présidentielle et d’assurer la sécurité exclusive du président Ibrahim Traoré. »

Cette déclaration, qui circule déjà dans plusieurs cercles diplomatiques, relance les spéculations sur l’ampleur réelle de la présence russe au Burkina Faso, un pays qui a rompu avec ses partenaires traditionnels pour se tourner vers de nouveaux alliés.

Depuis son arrivée au pouvoir en septembre 2022, Ibrahim Traoré fait face à une situation sécuritaire extrêmement dégradée. Plus de 40 % du territoire échappe encore au contrôle de l’État, malgré les efforts des Forces de défense et de sécurité (FDS) et des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP).

Dans ce contexte, le président burkinabè a multiplié les signaux d’ouverture envers la Russie :

  • accords militaires renforcés,
  • livraison d’équipements,
  • formation de soldats burkinabè,
  • coopération énergétique et minière.

L’arrivée de soldats russes pour assurer sa protection personnelle constituerait un tournant majeur, révélant un niveau de confiance inédit entre les deux pays.

Si l’information se confirme, elle marquerait une évolution stratégique importante.
Confier la sécurité du chef de l’État à une force étrangère même alliée est un acte rare, souvent réservé aux régimes confrontés à des risques internes élevés.

Cela pourrait signifier :

  • une méfiance croissante envers certains segments de l’armée burkinabè,
  • une volonté de verrouiller le pouvoir face aux tensions internes,
  • ou une stratégie visant à renforcer la protection du président contre d’éventuelles tentatives de déstabilisation.

Pour l’instant, ni la présidence burkinabè ni le gouvernement de transition n’ont réagi.
Ce silence alimente les interrogations :

  • S’agit-il d’une opération conjointe validée au plus haut niveau ?
  • Ou d’un soutien russe anticipé, destiné à sécuriser un allié stratégique dans la région ?

Les chancelleries occidentales, déjà préoccupées par l’influence croissante de Moscou au Sahel, observent la situation avec attention.

Depuis le retrait des forces françaises et la rupture progressive avec les partenaires occidentaux, le Burkina Faso s’est résolument tourné vers la Russie pour combler le vide sécuritaire.
L’arrivée de l’Africa Corps, si elle est avérée, confirmerait que cette coopération dépasse désormais le cadre militaire classique pour toucher directement la protection du pouvoir.

Komla AKPANRI
Komla AKPANRI

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