« Montre-moi tes ongles, je te dirai qui tu es »… Ou presque. Saviez-vous que l’apparence et la texture de vos ongles peuvent donner des indices importants sur votre santé ? Voici quelques caractéristiques à surveiller.
Normalement, vos ongles de mains et de pieds devraient présenter une légère courbure convexe, sans aucune dépression. Ce n’est pas le cas ? Vous êtes peut-être atteints de koïlonychie, une situation dans laquelle l’ongle est concave et où se forme, dans certains cas, une dépression centrale — qui vaut à cette anomalie le nom d’« ongles en forme de cuillère ». Cela peut traduire une anémie, c’est-à-dire un nombre trop faible de globules rouges, associé à une carence en fer. Certaines professions sont plus à risque de développer une koïlonychie, en raison d’une exposition chronique à des solvants à base de pétrole, retrouvés en mécanique dans les huiles des moteurs, mais également en coiffure dans certains agents fixateurs. Toutefois, les causes pouvant être nombreuses, en cas de doute, pensez à consulter votre médecin.
À présent, regardons ce qu’il se passe en dessous de la couche cornée : le lit de l’ongle. La peau sous l’ongle devrait être d’une couleur rose, symbole d’une bonne perfusion sanguine. Vous remarquez un jaunissement ? Cela peut être à la suite d’une maladie dermatologique ou d’une infection fongique. Au contraire, relevez-vous une décoloration blanche ? Cela s’appelle la leuconychie, qui peut prendre des formes variées. Des marques blanches éparses peuvent indiquer un empoisonnement aux métaux lourds, comme le plomb ou l’arsenic, tandis qu’une blancheur étendue sur la totalité de l’ongle et impliquant plusieurs doigts peut traduire une carence en protéines.
Enfin, si votre ongle se colore localement de pourpre ou de bleu, c’est certainement à la suite d’un petit traumatisme — même si, quand on se coince le doigt ou l’orteil dans une porte, on a tous l’impression de vivre un énorme drame. Il s’agit d’un hématome sous-unguéal, qui se résorbe sans intervention, si ce n’est avec le temps, et peut parfois entraîner une séparation de l’ongle et du lit… Qui n’a jamais connu les adieux à un ongle de petit orteil malchanceux ?
Lors d’une urgence médicale, il est fréquent que les médecins vérifient la saturation en oxygène du sang du patient, et ce, grâce à un oxymètre de pouls, placé sur le bout du doigt. Un autre indicateur de la bonne fonction circulatoire est le test du temps de recoloration cutanée (TRC), qui consiste en une compression modérée de la pulpe de l’index, du majeur ou de l’annulaire durant cinq secondes. Si le sang met plus de deux secondes à recolorer la zone, cela peut être le signe d’une déshydratation, d’une hypothermie, ou d’une mauvaise perfusion périphérique. Les ongles peuvent également attester de la somnolence ou de l’inconscience d’un patient, surtout via le score de Glasgow, un indicateur de l’état de conscience.
Et ça ne s’arrête pas là ! Il existe de nombreux problèmes d’ongles, plus ou moins sérieux : ongles morcelés, rayés, gonflés, ongles striés, marqués de rouge… Si vous remarquez un changement de forme, de texture ou de couleur de vos ongles, n’hésitez pas à consulter votre médecin généraliste, afin d’éviter toute complication, notamment infectieuse.
Le saviez-vous ?
Certaines manucures peuvent non seulement masquer l’ongle naturel, mais également provoquer sa fragilisation. En effet, la colle utilisée pour la pose des faux ongles, la résine et les UV utilisés pour la pose de gel semi-permanent, et les substances toxiques contenues dans un vernis classique ne sont pas sans risque pour la santé !
Futura-Sciences
