Clash nucléaire entre US et Russie: l’Iran, présent?

L’Iran est prêt à aider la Russie à assurer la sécurité de la centrale Zaporijjia… Qu’est-ce qui a frappé le plus l’observateur averti à travers cette visite-surprise de 24 heure que vient d’effectuer le MAE iranien Ami Abdollahiyan à Moscou? L’annonce de la création d’une zone de libre-échange entre l’Iran et l’Eurasie, la connexion du système de virement russe «MIR» à son homologue iranien «Sheba»?

Ou encore cette déclaration parfaitement inattendue de l’Iranien qui lors de son point de presse conjoint avec son homologue russe, Lavrov a reconnu avoir été sollicité par la France pour proposer une trêve à la Russie?

Alors même qu’en Ukraine la grande bataille de Kherson bat son plein et que, selon des sources russes, cette nuit pas moins de 12 missiles MLRS MARS II ont été tirés en direction des positions des pro Russes, que les anti radar HARM livrés par les USA sont déjà en route et que même des blindés israéliens de type SandCat font leur apparition en plein champ de bataille…

Plus d’un analyste répondrait que la surprenante aura été le fait que Macron appelle Raïssi pour lui demander qu’il aille jusqu’à plaider auprès de la Russie la cause d’un Occident qui 13 ans après, continue encore à chamailler avec l’Iran autour d’un accord nucléaire qui, l’histoire en jugera, ne visait qu’à définitivement empêtrer l’Iran dans un inextricable écheveau de sanctions propre à le mettre à jamais au pas.

Pourquoi l’Iran devrait-il alors se soucier des réchauds franco-européens? Parce que dira M. Macron, il s’en tient au principe de neutralité et que la nature de ses relations de plus en plus solde avec Moscou et pas trop mauvais avec Kiev fait de lui un ex deus machina d’enfer alors que l’hiver s’approche à grand pas.

Sauf que cette explication ne convainc plus personne au monde dès lors qu’elle se rappelle qu’un millier de drones iranien que Washington Post qualifie de bogués au risque de provoquer le rire du porte-parole du Kremlin, Peskov qui qualifie le journal de «possédé menteur» viennent d’être livrée à l’armée russe et que les premiers lots en seraient déjà arrivé à Moscou et que les Russes seraient déjà en discussion avec les Iraniens pour en avoir peut être des missiles tactiques comme «Fateh 110» ou «Kheybar Shekane» ou encore «Fath». Quelqu’un a peur de quelque chose ?

Visiblement sinon comment expliquer cet appel de M. Macron à une médiation iranienne alors même que ce jeudi ce même M Macron recommande la plus grande fermeté à l’égard de l’Iran s’agissant du dossier nucléaire.

Mais l’affaire de la médiation iranienne dans ce conflit est loin d’être l’unique aspect surprenant de l’histoire, le MAE iranien ayant aussi pris de court quand il annoncé lors de son point de presse conjoint avec Lavrov ceci:

«Certaines idées ont été avancées en vue de la conclusion de la guerre en Ukraine. Nous avons également discuté [avec le ministre russe des Affaires étrangères] de questions humanitaires… L’Iran a souvent exprimé sa volonté d’agir comme un intermédiaire honnête dans toute négociation visant à mettre fin au conflit. Nous avons discuté de la question de la centrale nucléaire de Zaporijjia et des prisonniers de guerre avec les autorités russes. (…) Son homologue russe mercredi 31 août. L’Iran est prêt à coopérer avec la Russie pour établir la sécurité dans la centrale nucléaire de Zaporijjia et se tient disposé à aider à résoudre les problèmes auxquels sont confrontées la centrale nucléaire en soi et les zones qui l’entourent.»

A quoi rime cette suggestion? La question mérite d’autant plus l’attention que l’agent sioniste et directeur général de l’AIEA Grossi dont les coups montés contre l’Iran et de concert avec Israël sont de notoriété publique vient d’être autorisés à se rendre en visite d’inspection sur les lieux de la centrale et qu’il exige même que soient en permanence installés à Zaporijjia ses agents. Selon TASS, Grossi a déclaré que l’AIEA espérait mettre en place une mission permanente à la centrale, qui serait dirigée par des techniciens ukrainiens et que l’une des priorités de la mission serait de leur parler. «C’est l’une des choses les plus importantes que je veux faire et je le ferai», a-t-il déclaré.

L’Iran tend-t-i la main à la Russie pour lui éviter ce piège grandeur nature que les Américains lui tendent? Pour avoir «travaillé» pendant des années avec l’AIEA, l’Iran sait parfaitement ce que veut dire des inspections ou des missions permanentes de l’Agence quelque part: cela veut dire très exactement des actes de sabotage physiques, genre explosion, plasticage, ou des cyberattaques à la staxnet quand ce n’est pas des infiltrations propres à détourner les secrets les mieux gardés d’un Etat.

Et puis une mission permanente de Grossi à Zaporijjia cela veut dire y créer une zone «démilitarisée» en expulser les Russes et leur tailler donc un abcès nucléaire sous leur nez et barde. Mais comment l’Iran compte s’y prendre? aller d’une défense physique de la centrale à une présence des inspecteurs iraniens sur les lieux.

Ce mercredi, le drone de frappe Warmate a été abattu quelques secondes avant la frappe sur la centrale nucléaire de Zaporijjia. C’est un aéronef sans pilote de fabrication polonaise a volé dans la direction des réacteurs nucléaires de la plus grande centrale nucléaire d’Europe mais à une distance d’1,5 à 2 kilomètres de la centrale nucléaire le drone a été détruit avec succès. Vu sa vitesse de vol, le drone est capable d’atteindre les unités de puissance ZNPP en seulement 30 à 40 secondes, dit Avia.pro.

En ce sens une aide iranienne pourrait être plus matérielle et toucher les domaines de la DCA. Deux pièces de DCA anti drone viennent d’être dévoilées cette semaine par les forces armées iraniennes justement au terme de deux jours d’exercices de drones qui impliquaient sous les yeux attentifs des opérateurs russes en formation en Iran 150 UAV de différents modèles et de différente mission.

Il y a eu le système de DCA, Zaheer, équipé d’un détecteur d’images pour perturber les performances des capteurs d’images installés sur les cibles volantes telles que des drones, des missiles de croisière et des micro-aéronefs de l’ennemi. Il est capable de viser des cibles aériennes en utilisant un laser de forte puissance.

Et puis puisque l’objectif recherché par l’axe US/OTAN à Kherson c’est de mettre in fine la main sur la Crimée et qu’en Crimée il y a trop de démonstration de force dronesque du camp d’en face, une DCA embarquée sera bien nécessaire aussi: le deuxième système dévoilé a été un système de défense aérienne à courte altitude «Shahid Haj Qassem»

Ce système d’arme de défense aérienne, destiné à la défense ponctuelle navale, est capable de viser des cibles à basse altitude, en utilisant simultanément les missiles de classe Azarakhsh et de mitrailleuses Gatling à 6 canons.

Les missiles du système de défense aérienne, Azerakhsh, sont équipés de viseurs d’imagerie thermique qui suivent la cible thermiquement. Par ailleurs, son missile est susceptible de rechercher la cible par radar et cette opération se fait électro optiquement ce qui peut rendre le système plus résistant devant les guerres électroniques. A noter que le système «Shahid Haj Qassem» est développé pour être installé sur des navires. Bref à Zaparijjia l’Iran répond présent à l’appel pour empêcher que n’éclate un 2nd Tchernobyl.

Komla
Komla

Je me nomme AKPANRI Komla, historien de formation, arbitre fédéral. Le journalisme est une passion pour moi plus précisément le journalisme sportif puisque je suis un sportif. Ayant fait une formation en histoire, j'aborde aussi des questions politiques, sociales et culturelles

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