Le médiateur colombien des droits de l’homme s’inquiète de l’escalade de la violence dans la zone frontalière proche du Venezuela.
Au moins 23 personnes ont été tuées, au cours du week-end, à Arauca, département de Colombie situé à la frontière avec le Venezuela, suite à des affrontements entre groupes rebelles, ont indiqué lundi les autorités locales.
Selon l’armée colombienne, la dernière flambée de violence a été causée par des affrontements entre la guérilla de l’Armée de libération nationale (ELN) et des dissidents des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), qui ont refusé de se joindre à l’accord de paix de 2016.
« Il semble que les événements aient commencé au Venezuela et se soient déplacés en Colombie », a déclaré le gouverneur d’Arauca, Alejandro Miguel Navas Ramos.
« Nous sommes en mesure de préciser qu’il y a 23 corps et nous cherchons à les identifier avec précision, à connaître les motifs de leur mort et à savoir ce qu’ils étaient venus faire », a-t-il ajouté.
Les autorités signalent que plus de 2 000 personnes ont été déplacées à la suite des attaques perpétrées dans la zone frontalière orientale proche du Venezuela.
Juan Carlos Villate, le médiateur de Tame, une ville d’Arauca, a déclaré qu’il s’agissait du « jour le plus violent qu’ait connu la région au cours des dix dernières années ».
La région a connu une recrudescence de la violence entre les groupes de trafiquants de drogue qui rivalisent pour prendre le contrôle des cultures de coca et des circuits de trafic.
En mars 2021, le bureau du médiateur a émis une alerte préventive demandant au gouvernement d’agir de toute urgence en raison des risques exacerbés d’attaques contre la population civile.
La violence dans certaines régions de Colombie a augmenté après la signature de l’accord de paix de 2016 entre le gouvernement et le groupe rebelle des FARC. Certains dissidents ont annoncé un retour aux armes en 2018.
Le président colombien Ivan Duque a accusé le gouvernement du Venezuela de permettre aux groupes armés d’opérer dans les régions frontalières. Duque a déclaré, lundi, que ces faits se produisent « très près de la frontière avec le Venezuela, où les groupes bénéficient de la protection et du soutien du régime du (président) Nicolas Maduro. »
Source : AA, AGORA 24