Côte d’Ivoire : Colère populaire et silence diplomatique à la veille d’une présidentielle contestée

À cinq jours d’une élection présidentielle sous haute tension, la Côte d’Ivoire s’est embrasée ce lundi 20 octobre 2025. Des manifestations pacifiques organisées par l’opposition ont viré à des affrontements violents avec les forces de sécurité, causant la mort d’un gendarme dans une localité du pays.

Dans les rues d’Abidjan, Bouaké, Gagnoa et Yamoussoukro, des milliers de citoyens ont dénoncé ce qu’ils qualifient de « mascarade électorale », orchestrée par le pouvoir en place. Barrages routiers, heurts avec les forces de l’ordre, et une tentative de prise du siège de la Commission électorale indépendante (CEI) à Yamoussoukro ont marqué cette journée de mobilisation, dominée par une jeunesse en quête de transparence démocratique.

Ce climat explosif survient alors que la CEDEAO, habituellement prompte à réagir dans les crises électorales, semble cette fois-ci frappée d’un mutisme troublant. Malgré l’arrivée d’une mission conjointe d’observation avec l’Union africaine le jour même, de nombreux observateurs dénoncent une diplomatie sélective, influencée par les intérêts géopolitiques de la France. Autrefois, les prises de position de Paris étaient suivies de communiqués fermes de la CEDEAO. Aujourd’hui, cette synchronisation semble rompue.

Le silence de l’Union africaine, de l’Union européenne et de l’ONU alimente davantage la frustration des manifestants. Pour eux, ce mutisme ne reflète pas la force diplomatique du régime OUATTARA, mais plutôt une volonté tacite de protéger les intérêts de multinationales occidentales peu enclines à voir une opposition panafricaine accéder au pouvoir.

Dans ce contexte, les populations ivoiriennes et ouest-africaines exigent des élections réellement inclusives, dénonçant une diplomatie régionale jugée partiale et soumise à des influences étrangères. La tension monte, et le scrutin du 25 octobre s’annonce comme un test majeur pour la démocratie ivoirienne.

Komla AKPANRI
Komla AKPANRI

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *