Les événements survenus à l’occasion de l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 ont été planifiés et financés par des acteurs politiques dont l’ancien président Henri Konan Bédié, indique un rapport de l’Unité spéciale d’enquête (USE) rendu public par le procureur d’Abidjan, Adou Richard ce lundi à Abidjan.
Les investigations de l’enquête révèlent que Konan Bédié et les membres de l’opposition sont les «commanditaires et financiers» des événements survenus entre août et novembre 2020.
Dans le détail, Konan Bédié est accusé d’avoir financé « plusieurs opérations subversives par l’intermédiaire de son directeur de cabinet, N’dri Narcisse, le sieur N’dakpri Djaha Ange Felix, délégué adjoint PDCI à Toumodi, ainsi que de son neveu Hyacinthe Bédié, qu’il incitait à bloquer les différentes voies d’accès à Daoukro », note le rapport de l’unité d’enquête au sujet de Bédié.
Aussi, le rapport indexe-t-il Affi N’Guessan, Kakou Guikahué, Mabri Toikeusse, Mamadou Koulibaly. Quant à Simone Gbagbo, il est démontré que bien que n’ayant pas fait l’objet de poursuites pour les faits infractionnels, sa «responsabilité reste entière».
Richard Adou n’a pas exclu que des poursuites puissent être engagées contre l’ancien chef de l’Etat et leader du PDCI, Henri Konan Bédié. « Nous attendons que les juges d’instruction finissent leur information judiciaire. Tous ceux qui de près ou de loin auront incité, instrumentalisé, armé, financé vont répondre de leurs actes », a-t-il affirmé, rappelant que l’ex-président était « justiciable comme tout individu ».
Le procureur Richard Adou a expliqué, en outre, que 233 personnes « impliquées à divers degrés » ont été interpellées et 40 sont toujours « activement recherchées ». Une grande majorité des personnes interpellées ont toutefois été remises en liberté sous contrôle judiciaire, après six mois d’enquête d’une unité de police et gendarmerie dédiée.
AGORA 24