Côte d’Ivoire : Le silence complice de la CEDEAO face au coup de force constitutionnel

Alors que la Côte d’Ivoire s’apprête à vivre une présidentielle sous haute tension le 25 octobre 2025, la CEDEAO brille par son absence. Depuis l’annonce controversée du Président Alassane Ouattara de briguer un quatrième mandat, l’institution régionale, pourtant prompte à sanctionner les régimes militaires du Sahel, reste étrangement muette. Ni condamnation, ni communiqué, même après la répression brutale des manifestants à Abidjan qui a fait plusieurs blessés.

Ce mutisme alimente les critiques sur le double standard de la CEDEAO : indulgente envers les régimes autoritaires alliés, intransigeante envers les peuples qui osent se soulever. Elle semble défendre une légalité de façade, celle des urnes, tout en ignorant les principes fondamentaux de la démocratie — limitation des mandats, alternance, pluralité des voix.

En se contentant d’observer un processus électoral déjà contesté, la CEDEAO fragilise sa propre crédibilité. Elle cautionne, par son silence, l’enracinement du pouvoir personnel et la banalisation des violations constitutionnelles. Pire, elle risque de devenir le rempart d’un système rejeté par les peuples africains, au lieu d’être leur alliée dans la quête de justice et de liberté.

Face à cette inertie, la rupture initiée par les pays du Sahel apparaît comme une réponse salutaire : une volonté de réinventer la gouvernance, loin des simulacres démocratiques qui ne servent qu’une minorité.

Komla AKPANRI
Komla AKPANRI

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