Covid-19 et cerveau : jusqu’à 20 ans de vieillissement cognitif

Peu à peu, nous découvrons l'ampleur que peut avoir une infection par le SARS-CoV-2 sur le long terme. Des auteurs ont mis en évidence des

Peu à peu, nous découvrons l’ampleur que peut avoir une infection par le SARS-CoV-2 sur le long terme. Des auteurs ont mis en évidence des séquelles persistantes et importantes sur les capacités cognitives de patients sévèrement atteints six mois après la phase aigüe de l’infection.

Le SARS-CoV-2 n’est pas un virus se limitant aux voies aériennes supérieures comme on le pensait au début. Il touche de nombreux organes, dont le cerveau. Des données déjà existantes dans la littérature suggèrent un lien entre forme sévère de la maladie à Covid-19 et troubles cognitifs persistants. Des auteurs de l’université de Cambridge et du collège impérial de Londres ont souhaité en savoir plus sur le sujet : les troubles cognitifs persistants sont-ils liés à certains aspects cliniques lors de la phase aigüe de la maladie ? Ou bien sont-ils corrélés à l’état mental du patient au moment de la contamination par le SARS-CoV-2 ? Sont-ils fréquents ? Leurs travaux ont été publiés dans la revue eClinicalMedicine du groupe The Lancet, le 28 avril 2022.

Disign études ont été inclus dans cette étude. 46 patients ayant reçu des soins intensifs en raison de leur maladie à Covid-19 entre le 10 mars 2020 et le 31 juillet 2020. Parmi eux, 16 sujets ont nécessité une ventilation mécanique. Grâce à des échelles standardisées, leurs capacités cognitives (mémoire, attention, raisonnement) ont pu être évaluées en moyenne six mois après la phase aigüe de la maladie. Une évaluation de l’état de stress et d’anxiété des patients a également été réalisée. Un groupe témoin de 460 personnes a été constitué. Les sujets ont été appariés sur l’âge. Des données sur la sévérité de la maladie à Covid-19, l’état mental du patient au moment du diagnostic et la durée d’hospitalisation ont également été recueillies.

10 points de QI en moins

Les personnes ayant été contaminées par le SARS-CoV-2 étaient plus lentes et plus inexactes dans leurs réponses aux questions en comparaison avec les personnes n’ayant pas été infectées par le virus. Ces troubles cognitifs étaient corrélés à la sévérité de la maladie lors de la phase aigüe, mais pas à la présence d’une maladie mentale chronique au moment du diagnostic. Les aspects les plus affectés par la maladie étaient la vitesse de traitement des informations et les capacités cognitives supérieures ainsi que des difficultés « à trouver ses mots ». Les auteurs précisent que le déficit observé six mois après une forme sévère était équivalent à la perte cognitive généralement observée chez une personne entre ses 50 et ses 70 ans, soit 20 ans de vieillissement. Cela correspond à une perte de 10 points de QI !

Ces recherches nécessitent d’être approfondies afin de savoir si ce déficit se maintient dans le temps ou s’il s’agit seulement d’une phase de convalescence. Néanmoins, la potentielle survenue de ces troubles nécessite d’être connue des professionnels de santé pour une meilleure prise en charge.

Algérie Black Liste | Stéphanie Le Guillou – Futura-Sciences
Illustration : Les dégâts du SARS-CoV-2 sur le cerveau pourraient être très importants chez certains patients. © Sergey Nivens, Shutterstock

Komla
Komla

Je me nomme AKPANRI Komla, historien de formation, arbitre fédéral. Le journalisme est une passion pour moi plus précisément le journalisme sportif puisque je suis un sportif. Ayant fait une formation en histoire, j'aborde aussi des questions politiques, sociales et culturelles

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