Culture : <<Quand Jésus a marché sur l’eau, on dit que c’est un… >> KPG, conteur, forgeron

Interview de KPG au média Minute.bf sur les mythes, les africains peuvent aussi faire. Il parle aussi de la diabolisation des cultures africaines par les africains et sur De européens.

𝐌𝐢𝐧𝐮𝐭𝐞.𝐛𝐟 : Vous faites des démonstrations extraordinaires lors des ateliers de la forge que vous initiez. Vous marchez même sur le feu. Comment y parvenez-vous ? Serait-ce de la sorcellerie ?

𝐊𝐏𝐆 : Sorcellerie? (Rires). Déjà, je vais dire une chose simple. Quand Jésus a marché sur l’eau, on dit que c’est un miracle. Mais quand nous on marche sur le feu, on dit que c’est de la sorcellerie. Lorsque Naaba Wobgo est reparti au Ghana pour s’organiser avant de venir, ils ont dit que le Moogho Naaba Wobgo a fui pour aller au Ghana. Mais lorsque Napoléon a échoué à Sainte-Hélène, on dit qu’il a fait un repli stratégique. Vous savez, le choix des mots est très important pour la mémoire et la pensée d’un homme. Entre fuite et repli stratégique, c’est quoi qui est glorieux ? C’est très important de choisir les mots pour pouvoir nommer ce qu’on aime et ce qu’on n’aime pas.

Quand quelqu’un ne t’aime pas, dans tout ce que tu fais, il va trouver toujours quelque chose de mauvais. On aime à dire que si quelqu’un est debout et qu’on ne le voit pas, s’il est assis on ne le verra pas non plus. Il y a une forme d’attaque de notre culture, de nos traditions, pour pouvoir réduire ça au fétichisme, à la sorcellerie. Pourquoi ? Qu’est ce qui est sorcellerie dans ce que nous faisons? C’est de la science. C’est de la métaphysique.Quelqu’un qui marche sur le feu, c’est de la science. Cela veut dire qu’il a compris les éléments et essaie de les associer pour que ça puisse être incombustible. Que tu rentres dans le feu et que ça ne te brûle pas, c’est aussi le cas.Mais quand c’est quelqu’un d’autre, on va dire que c’est un miracle. Lorsqu’on prie à l’église et qu’on fait un geste de la main, et puis les gens tombent, on dit que c’est un miracle, non? Mais quand nous on fait, on dit que c’est de la sorcellerie. Il y a un problème….

Komla
Komla

Je me nomme AKPANRI Komla, historien de formation, arbitre fédéral. Le journalisme est une passion pour moi plus précisément le journalisme sportif puisque je suis un sportif. Ayant fait une formation en histoire, j'aborde aussi des questions politiques, sociales et culturelles

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