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Le Darfour, région de l’ouest soudanais, incarne à la fois la douleur d’un territoire ravagé par des décennies de conflits et la résilience d’un peuple qui refuse de sombrer. Depuis les années 1980, cette terre est le théâtre d’affrontements sanglants, nourris par des tensions ethniques, des rivalités foncières et une instrumentalisation politique brutale.
Les étapes d’un conflit enraciné
1987–1989 : Premiers troubles
Les Fours, peuple autochtone, entrent en conflit avec des tribus arabisées. L’État soudanais, absent ou complice, laisse la violence s’installer.
1996–1998 : Révolte des Masalit
Face aux incursions arabes, les Masalit se soulèvent. Ce conflit révèle une fracture identitaire profonde, où la terre devient enjeu de survie.
2003–2020 : L’enfer du Darfour
Le Front de libération du Darfour (FLD) prend les armes contre Khartoum. En réponse, le régime arme les milices Janjawids, responsables de massacres et de nettoyages ethniques. Bilan : plus de 300 000 morts, des millions de déplacés, des villages rayés de la carte. L’indifférence internationale ajoute à la tragédie.
Depuis 2023 : Le retour du chaos
Dans le contexte de la guerre civile soudanaise, le Darfour replonge dans la violence. Les Forces de soutien rapide (FSR), héritières des Janjawids, affrontent l’armée régulière. Les civils paient le prix fort : exactions, déplacements massifs, famine.
L’espoir malgré les cendres
Malgré les ruines, le Darfour ne se résume pas à ses guerres. C’est aussi la voix de ceux qui reconstruisent, qui refusent la fatalité, qui rêvent encore de paix. Des femmes, des jeunes, des anciens, qui rebâtissent leurs villages, soignent leurs terres, et portent l’espoir d’un avenir libéré de la haine.





