En visite à Alger, le ministre français de l’intérieur Gérald Darmanin a annoncé, dimanche 18 décembre, un retour à la normale de l’octroi des visas aux ressortissants algériens. Que peut bien signifier ce retour à la normalité ?
En pleine crise sanitaire liée au Covid-19, dans un contexte marqué par la proximité de l’élection présidentielle en France, Emmanuel Macron avait annoncé une réduction de 50% du nombre de visas accordés à l’Algérie pour protester « contre le refus de cette dernière d’accueillir ses ressortissants obligés de quitter le territoire français ».
La décision, prise en septembre 2021, concernait également le Maroc et la Tunisie. Le chef de l’Etat français avait décidé de diviser par deux le nombre de visas délivrés pour l’Algérie et le Maroc, et de réduire de 30% celui accordé à la Tunisie, en prenant 2020 comme année de référence.
Durant l’année 2021, la France a délivré un total de 63 649 visas aux ressortissants algériens. Un chiffre en baisse de 13,1 % par rapport à 2020 durant laquelle les consulats français en Algérie avaient délivré 73 276 visas.
En 2019, soit avant l’arrivée de la pandémie de Covid-19, 272.000 visas avaient été délivrés par la France aux ressortissants algériens contre 340.000 en 2018 et autour de 400.000 en 2017.
En annonçant le retour à la normalité, Gerard Darmanin suggère-il un retour à la moyenne de délivrance de visas d’avant la pandémie, c’est-à-dire une souplesse dans l’octroi du fameux sésame ?
Mais au-delà, faut-il comprendre que la pomme de discorde entre les deux pays, à savoir la récupération de l’Algérie de ses ressortissants en situation irrégulière en France, sommés de rentrer, a trouvé son dénouement ? Possible. Si le retour à la normalité peut signifier que certaines catégories comme les entrepreneurs, les journalistes, les artistes, etc… n’auront pas de difficultés à obtenir le visa, cela ne sera pas le cas pour d’autres catégories sociales car il est entendu, comme l’avait affirmé l’ancien ambassadeur, que la question des visas est un levier de pression qu’a toujours utilisé Paris pour d’évidentes considérations politiques.
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