L’expression « pays du tiers-monde » a été créée en 1952 par Alfred Sauvy, un démographe français. Toujours largement utilisée aujourd’hui, elle déclenche parfois certaines polémiques, tant ses contours sont flous et sujets à interprétation.
Le 14 août 1952, le démographe français Alfred Sauvy publie un article intitulé Trois mondes, une planète, dans les colonnes de l’hebdomadaire L’Observateur, devenu aujourd’hui Le Nouvel Observateur. Alors qu’à cette époque, le monde est plongé dans la guerre froide qui oppose les États-Unis à l’URSS, Alfred Sauvy affirme que cette vision du monde est une forme de négation de l’existence d’un troisième monde qui regroupe les pays dits sous-développés. Il imagine alors l’expression « pays du tiers-monde », en référence au Tiers-État et écrit cette phrase : « Car enfin, ce tiers-monde ignoré, exploité, méprisé comme le Tiers-État, veut, lui aussi, être quelque chose. »
L’expression « pays du tiers-monde » suscite des polémiques
Dès la parution de l’article, l’expression est largement reprise partout sur la planète, non sans quelques polémiques. En effet, elle ne correspond pas à une définition précise, et il est souvent difficile de savoir quels sont les pays faisant partie ou non du tiers-monde. Selon que l’on se place d’un point de vue économique, démographique, politique ou géographique, les pays en voie de développement ou du tiers-monde ne sont pas toujours les mêmes. Cette expression a d’ailleurs quasiment disparu du lexique de l’économie, même si elle reste très utilisée, notamment par les médias.
En 1969, le père Joseph Wresinski a inventé l’expression « quart-monde » pour désigner les personnes les plus défavorisées et qui ne bénéficient pas des mêmes droits que leurs compatriotes, quelle que soit leur nationalité.