Faut-il envoyer des enfants africains étudier en Chine ?

La plupart des étudiants africains en Chine sont arrivés avec une bourse de l’état chinois. Ce sont donc des invités de l’état chinois qui espère ainsi leur fournir des connaissances utiles au développement de leurs pays d’origine.

Malheureusement, à la fin de ces études, beaucoup sont incités par leurs parents en Afrique à ne pas retourner en Afrique et donc à rester en Chine, même s’ils seront des sans-papiers.

Ils espèrent en bonne foi que leurs enfants, comme en Occident, trouveront du travail ici et pourront aider la famille en Afrique. Ce qu’ils ne savent pas est que la Chine n’a pas la même structure sociétale que l’occident.

La Chine a supprimé les visas avec la plupart de ses voisins, pourtant plus pauvres. Mais contrairement à l’Occident, elle fait tout pour éviter que les pauvres de ces pays se déversent en masse en Chine en contribuant directement au développement économique de ces pays voisins.

On l’a vu avec la Thaïlande où depuis le mois de mars 2024, il n’y a plus de visa entre les deux pays. Mais pour éviter que les Thaïlandais pauvres courent chercher du travail en Chine, cette dernière a fait un programme pour envoyer jusqu’à 8 millions de touristes chinois en Thaïlande au titre de l’année 2024.

C’est la même chose avec l’Indonésie : Prabowo Subianto est investi président de la république d’Indonésie le 20 octobre 2024 , succédant à Joko Widodo. Moins de 3 semaines plus tard, il réserve sa première visite à l’étranger à Pékin avant hier, vendredi le 9 novembre 2024. Pour éviter de recevoir des immigrés indonésiens qui fuiraient la misère dans leur pays, la Chine a accueilli Subianto avec un chèque de 10 milliards de dollars d’investissements que la Chine fera dans le pays, pour l’aider à devenir un pays à la hauteur de sa propre prospérité. Ce qui n’est pas le cas des pays africains avec sa principale voisine : l’Union Européenne.

Les africains qui terminent leurs études et refusent de rentrer dans leurs pays, deviennent immédiatement des personnes en condition de clandestinité en Chine. Ce qui ne peut jouer en leur faveur.

Pire, la structure des salaires en Chine, n’est pas la même qu’en Occident, car la Chine, pays qui se définit toujours en Voie de Développement, ne vise pas les mêmes objectifs : Sortir des centaines de millions de chinois de la pauvreté, que l’Occident déjà riche, qui est très généreux sur le plan social par exemple.

A RETENIR :

  • Non la Chine n’est pas un pays indiqué pour envoyer des enfants africains faire des études primaires ou secondaires, car c’est le pays où faire grandir un enfant coûte le plus cher au monde (70.000 dollars jusqu’à 18 ans)
  • Non, la Chine n’est pas un pays où migrer à la recherche des opportunités,
  • Non, la Chine n’est pas un pays où envoyer un enfant pour faire des études universitaires, sans disposer au préalable de la totalité des frais pour financer un tel séjour : ici il n’existe pas de job-étudiant, pire, il est strictement interdit à un étudiant étranger de se faire rémunérer ici durant tout son séjour estudiantin et il est prié de rentrer chez lui, à la fin de ses études.

Migration Africaine : la Chine n’est pas les Etats-Unis, l’Australie ou le Canada pays d’immigration et de peuplement. Les africains croient en bonne foi que la Chine, c’est une autre Europe, mais plus à l’est.

Bien entendu qu’ils se trompent et malheureusement, beaucoup vont baser leur décision sur cette erreur de jugement pour faire des choix catastrophiques quant à l’avenir de leurs enfants qu’ils vont envoyer ici décimer par la très haute compétition.

Il y a en plus, une nouvelle mode, celle des influenceurs qui ont subitement découvert la Chine et viennent ici faire des directs avec leurs fans. Et le pire des influenceurs africains, c’est qu’ils induisent en erreur beaucoup de jeunes et par ricochet, beaucoup de familles en Afrique.

Durant la foire de Canton, je rencontre de très nombreux jeunes africains qui me disent tous qu’ils sont là après m’avoir lu ou encouragés par le discours très positif que je fais sur la Chine, oubliant de fait qu’avant de voyager en Chine, je tiens une véritable séance de mise au point durant les formations des Nouveaux Industriels Africains à Bafang et à Paris.

Ces chinois qui ont eu comme camarades de classe les filles sur qui la famille a investi jusqu’à 68 millions de FCFA jusqu’au bac, savent que comme aucune de ces anciennes camarades ne se donnaient pour mission d’attendre ou de séduire un homme, les filles camerounaises doivent certainement avoir reçu une éducation semblable.

Pour imposer à des centaines de millions de chinois qui ne pouvaient faire qu’un seul enfant, il fallait aussi que les dirigeants chinois soient certains que cela ne va pas causer une sorte de révolte populaire, ce qui aurait été le cas en Afrique, j’en suis certain. Mais la Chine n’est pas l’Afrique en matière de sexualité ou de rapport de l’homme à la femme.

Dans la culture islamo-judéo-chrétienne de la plupart des hommes africains, Dieu unique et tout puissant est pensé au masculin, ce qui légitime et exalte pour tous ses pratiquants des comportements séculaires de la discrimination contre la femme, qui dans les textes religieux monothéistes, n’est venu au monde que pour assouvir l’homme qui a donne sa propre cote pour la générer et par conséquent, elle lui doit obéissance, soumission et fidélité dans la soumission.

Dans cette soumission à un masculin, à l’image d’un Dieu tout puissant, qui l’opprime, la femme africaine a tendu la main pour sa libération et a reçu l’aide de sa consœur européenne, mais qui avait un autre agenda, celui d’un féminisme pour une autre bataille de type homosexuelle pour la destruction et l’élimination pure et simple du patriarcat. Très loin des préoccupations de la femme africaine.

La femme africaine s’est ainsi retrouvée toute seule, orpheline de sa bataille de libération contre un masculin opprimant qui n’a fait d’elle que la femme à générer les enfants, beaucoup d’enfants, trop d’enfants, sans contrôle, et tout cela même sans moyens pour les élever, contribuant ainsi à diminuer toujours plus le désir d’émancipation de la femme africaine.

Ce qui n’est pas le cas des femmes chinoises.

Au contraire !

La politique de planification des naissances instaurée par le Parti Communiste Chinois à partir de 1979 a eu comme conséquence principale de se retrouver avec les familles avec les fils uniques et filles uniques, avec une proportion presque égale.

Traditionnellement, en Asie comme en Afrique, lorsque les familles ont 4 ou 5 enfants, la tendance est de mettre plus d’argent pour financer les études du garçon au détriment de la fille.

Mais comme du jour au lendemain et pendant 30 ans, il n’y a eu dans les foyers chinois qu’un seul enfant, les couples chinois, aidés par les 4 grands-parents n’avait qu’un seul enfant sur qui concentrer tous ces efforts d’investissement.

Et comme il y avait mathématiquement et biologiquement environ 50% de naissances des garçons, c’est-à-dire 50% des filles, on s’est retrouvé avec un nombre sans précédent de filles uniques qui ont ainsi bénéficié de la totalité des ressources financières et matérielles que leurs familles des deux parents ont consacré à leur éducation, mais surtout, à leur épanouissement personnel.

Le but principal recherché par le gouvernement central de Pékin, par cette planification des naissances de 1979 était la réduction de la pauvreté en Chine. La Banque Mondiale dit que ce pari a été réussi, puisqu’il a permis de sortir 800 millions de chinois de la pauvreté en 40 ans.

Durant ces trente à quarante ans, on a ainsi assisté à la naissance d’une forte classe moyenne chinoise qui avait les moyens pour avoir une meilleure qualité de vie, mais aussi et surtout, les ressources qu’elle a consacré au financement de l’éducation de qualité pour leurs enfants, au fur et à mesure qu’ils arrivaient à leur majorité.

Cette grande disponibilité de ressources pour les familles, qui n’avaient que des fils et des filles uniques a créé le système éducatif le plus compétitif au monde, qui a contribué au développement de l’enseignement supérieur encore plus compétitif et exigent qui a su tirer profit de la disponibilité des familles de classe moyenne en pleine expansion, en temps et en argent pour élever drastiquement le niveau éducatif de son enseignement.

Lorsque les parents africains lisent les statistiques très positifs sur les résultats du système scolaire chinois, ils ne connaissent qu’une partie de la vérité, la partie finale.

Mais ils ignorent tout des sacrifices que les familles doivent consentir, tout d’abord en limitant le nombre de naissance, afin de disposer plus de ressources à consacrer à l’enfant unique. Ils ne savent pas qu’un enfant chinois apprend le codage information depuis l’âge de 8 ans, ce qu’un enfant français ou camerounais doit attendre l’université pour apprendre.

La solution n’est pas d’envoyer l’enfant africain de 8 ans étudier en Chine, comme on le voit de plus en plus, parce que dans la compétition scolaire qui les oppose, son camarade chinois du même âge a toute une armada de personnes, ses deux parents et les 4 parents de ses deux parents qui n’ont que lui, pour le couvrir d’affection et d’amour tous les jours pour l’accompagner psychologiquement dans la guerre de positionnement scolaire très exigent sur le plan psychique.

On n’a pas besoin d’avoir fait des études de psychiatrie, pour anticiper qu’un enfant africain que maladroitement les parents lancent dans ce genre de compétition, et qui ne dispose pas en arrière-plan d’un tel accompagnement, sera très vite un candidat au suicide lorsqu’il arrivera à l’adolescence.

Quand je publie un texte disant que ma fille est étudiante à l’Université de Pékin, beaucoup de parents africains se mettent dès le lendemain à postuler pour envoyer leurs enfants étudier dans la même université, sauf que dans la publication, ils n’ont pas toute l’information.

Malheureusement, ces parents n’ont lu de moi qu’une partie de la vérité. Je n’ai pas dit toute la vérité, notamment sur comment elle y est entrée, alors qu’elle étudie en même temps en Suisse.

Sergio Mattarella est né le 23 juillet 1941, précédemment, Juge de la Cour constitutionnelle de la République italienne de 2011 à 2015, est actuellement président de la République d’Italie depuis le 3 février 2015.

Avant-hier, samedi 9 novembre 2024, comme c’est le cas pour d’autres chefs d’état et de gouvernement en visite officielle à Pékin, a fait une conférence aux étudiants de Sciences Politiques, pour expliquer la position italienne d’être le seul pays du G7 qui a adhéré aux Nouvelles Routes de la Soie et puis a annulé sans participation et maintenant, fait la cour à la Chine, pour bénéficier des avantages que l’Italie a renoncé à avoir.

Il est évident que cela a été une chance pour ma fille d’assister à une telle rencontre, comme à toutes les autres qui sont régulièrement programmées, afin de permettre aux étudiants qui sortent de là, non seulement de posséder les meilleures connaissances possibles en relation internationale, mais aussi de disposer des carnets d’adresses de très haute valeur politique.

Dans ces conditions de privilège institutionnel de niveau mondial, quel étudiant chinois n’aimerait pas étudier dans cette même université ?

Les parents africains qui vont postuler à la lecture de cette leçon ne savent pas que l’Université de Pékin est l’Université la plus difficile à entrer au monde, parce qu’ici, ce n’est pas l’argent qui compte, mais la compétition des élèves de toute la Chine. On parle de 10 millions de chinois qui ont chaque année l’examen de Baccalauréat et qui doivent postuler pour les meilleures universités en tête desquelles, l’Université de Pékin.

Avant même d’arriver au Baccalauréat, les parents chinois y amènent les enfants depuis l’âge de la crèche, pour respirer l’air des campus de cette prestigieuse université, qui doivent être leur rêve et donc, leur objectif premier pour les études supérieures dans 10 ou 15 ans.

Chaque six mois, après leur séjour pédagogique d’un mois avec nous en Chine dans le cadre des activités de la Pougala Academy, des mamans africaines diplômées de notre écoles qui possèdent des usines ici en Chine, sont tentées de faire grandir leurs enfants ici en Chine, vue la qualité de l’encadrement chinois. Mais ce qu’il ne faut pas oublier, même si ces mamans n’ont pas de problème d’argent, est la trop grande pression que subissent les enfants dans ce système chaque jour qui commence à 6 heures et se termine à 19h.

Cette information était la une de la télévision américaine CNN du 22 février 2024 avec ce titre :

« China is one of world’s most expensive places to raise children, report finds » (La Chine est l’un des pays où il est le plus cher d’élever des enfants, selon un rapport).

Le reportage de la journaliste Jessie Yeung, se base sur un rapport d’un institut de recherche basé en Chine.

Komla
Komla

Je me nomme AKPANRI Komla, historien de formation, arbitre fédéral. Le journalisme est une passion pour moi plus précisément le journalisme sportif puisque je suis un sportif. Ayant fait une formation en histoire, j'aborde aussi des questions politiques, sociales et culturelles

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