Des anciens soldats français engagés dans la guerre d’Algérie se distinguent par un geste hautement humanitaire. Regroupés au sein de « l’Association des anciens appelés en Algérie et leurs amis contre la guerre », ces derniers reversent leurs pensions de retraite d’anciens combattants à l’Algérie depuis près de 24 ans.
Ladite association a été créée en 2004. Au départ, ils étaient à 15 et leur nombre atteint les 60, une année après. Actuellement, l’association compte plus de 40 adhérents. Parmi eux, des anciens combattants et aussi des enfants d’anciens appelés.
L’initiative a été en fait lancée en guise de regret pour ce qu’a été fait en Algérie par l’armée française. Il s’agit pour ses concepteurs d’une petite réparation pour l’injustice et les sévisses subits par Algériens durant la guerre, comme le laissent dire certains d’entre eux.
« Je ne voulais pas de cet argent taché par tout le sang versé en Algérie. À 65 ans, malgré ma modeste retraite d’agriculteur, j’ai refusé celle de combattant. Je ne voulais pas de cet argent taché par tout le sang versé en Algérie », a expliqué en effet, au journal Ouest France, Rémi Serre cofondateur de l’Association. Et d’ajouter : « Cet argent, je voulais le renvoyer en Algérie pour qu’il soit utile à ceux que nous avions fait souffrir ».
Le même témoin souligne par ailleurs qu’ « en Algérie, nous avons, entre autres, participé au financement d’une adduction d’eau pour un potager et acheté un bus scolaire pour les habitants d’un village que les Français avaient détruit et que dix-sept familles reconstruisent ».
Entendre le message de paix
Ouest France a souligné que depuis sa création, l’association « a soutenu une trentaine de projets culturels ou humanitaires pour presque 1 million d’euros, soit environ 80 000 € par an, provenant des 810 € annuels de la retraite des anciens combattants et les cotisations », Soulignant que 60 % de cet argent est attribué à l’Algérie.
L’association qui a tenu son assemblée générale les 25 et 26 mars 2023 intervient par ailleurs dans d’autres pays dont la Palestine notamment. En France, ses membres se rendent notamment dans des établissements scolaires pour raconter leurs expériences et étendre du coup les messages de paix et de conciliation.
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