Après les critiques déclenchées par sa candidature, le journaliste et militant a finalement annoncé qu’il se retirait de la course en raison d’une «tempête d’attaques sans précédent». Jean-Luc Mélenchon a dénoncé un acharnement à son encontre. «J’ai essayé mais je n’y arrive plus» : dans un communiqué publié sur Twitter le 10 mai, Taha Bouhafs, investi par la France insoumise (LFI) pour représenter l’alliance de la gauche dans la 14e circonscription du Rhône, a annoncé son retrait. Évoquant une «tempête d’attaques sans précédent», il a affirmé être privé du «droit d’exister politiquement» et d’avoir «sous-estimé la puissance de système lorsqu’il veut vous broyer». «J’ai été soutenu, pas assez pour tenir, mais assez pour être reconnaissant», a-t-il ajouté.
La décision du journaliste et militant a été confirmée par Alexis Corbière, invité sur France 2. Il a regretté la décision de Taha Bouhafs, parlant d’«un constat d’échec». Jean-Luc Mélenchon a réagi à ce retrait en dénonçant «une meute» qui s’est acharnée sur Taha Bouhafs par «des menaces de mort et des mises en cause publiques quotidiennes». «Je m’en veux de ne pas avoir su le réconforter autant que nécessaire», a ajouté l’Insoumis.
Parmi d’autres, le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, avait affiché son hostilité à la candidature soutenue par les Insoumis, disant ne pas comprendre que ses alliés soutiennent une personne condamnée «en première instance pour injures raciales». Taha Bouhafs avait effectivement été condamné en première instance, en septembre dernier, à 1 500 euros d’amende notamment pour injure publique, pour avoir traité la syndicaliste policière Linda Kebab d’«Arabe de service». Il avait été également poursuivi pour avoir traité un policier de «racaille de flic», avant d’être relaxé. Parallèlement aux déclarations de Fabien Roussel, la maire PCF de la ville de Vénissieux, Michèle Picard – hostile à l’alliance de gauche – avait déclaré le 4 mai qu’elle se présenterait contre le journaliste. D’autres personnalités, de gauche comme de droite, avaient dénoncé l’investiture du militant. L’affaire constitue une première friction au sein de la coalition électorale des forces de gauche récemment formée : interrogé sur les tensions avec le Parti communiste et son dirigeant, Alexis Corbière a invité à ne pas «exacerber ce qui ici ou là est un frottement».
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