La nouvelle loi sur la réforme des retraites est décriée en France. Malgré son passage en force, les Français continuent à la dénoncer par des manifestations. Cette réforme touche plusieurs catégories sociales, notamment les plus vulnérables. Elle a fait réagir la classe politique, mais aussi des associations. C’est dans ce contexte que l’Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF) s’est exprimée sur cette réforme.
Dans son communiqué intitulé « Haro sur les Maghrébins âgés !! », cette association considère que « la « réforme » des retraites, véritable régression sociale, touche particulièrement et de plein fouet les couches défavorisées de la population ». ATMF affirme que les « premiers impactés, les immigrés le sont, parce qu’une grande partie d’entre eux travaillent dans les métiers pénibles, ont des carrières hachées, sont tributaires du minimum vieillesse (allocation de solidarité personnes âgées : ASPA) conditionné jusqu’alors par une durée de résidence en France de plus de 6 mois ».
L’Association des travailleurs maghrébins de France dénonce l’allongement de l’obligation de rester sur le territoire français
Cette association, qui se bat pour les droits des travailleurs maghrébins de France, revient sur les conditions du vote de cette loi, qui ne fait pas l’unanimité en France. Elle dénonce la mesure de l’allongement de l’obligation de rester sur le territoire français. « Discrètement et sans débat, un amendement de la droite sur la loi a porté cette obligation à plus de 9 mois par an sur le sol français sous peine de perte des droits. Cet article entrera en vigueur le 1er septembre », écrit l’association.
L’ATMF considère que cette mesure vise particulièrement les chibanis (immigrés maghrébins en France). « Ne nous y trompons pas : si elle vise toutes les personnes retraitées y compris les Françaises, celles qui achètent des villas au Maroc, au Portugal sont rarement éligibles à ce minima social », explique l’association, en ajoutant que « les premières ciblées sont les personnes âgées migrantes n’ayant pas suffisamment cotisé pour avoir une retraite décente, autrement dit les plus précaires ».
L’association s’interroge donc, « que faut-il voir dans cette volonté d’empêcher ces personnes âgées de passer quelques mois par an dans leur pays d’origine ? » La réponse, selon ces retraités, est claire. Cette mesure n’est « rien d’autre qu’un moyen de supprimer des droits. Gageons, en effet, qu’ils ne seront pas informés de ces exigences nouvelles et que de contrôles de plus en plus stricts leur feront perdre leur droit à la première occasion », pour cette association, qui conclut : « nos associations dénoncent cette politique discriminatoire et réclament que ces personnes âgées migrantes puissent bénéficier de l’ASPA sans condition de résidence, à l’instar des anciens combattants ».
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