Les chiffres dévoilés par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin témoignent d’un durcissement significatif de la politique française en matière d’expulsions d’étrangers, notamment ceux en situation irrégulière ou impliqués dans des actes délictueux.
Avec 11 722 étrangers renvoyés dans leur pays d’origine en 2023, soit une hausse de 22% par rapport à 2022, la tendance s’est nettement accentuée cette année. Selon Darmanin, 4 686 étrangers délinquants ont été expulsés en 2023, un bond de 30% sur un an, qualifié de “record” par le ministre. Et le rythme s’accélère encore en 2024, avec déjà 28% d’expulsions supplémentaires depuis janvier.
Cette fermeté accrue, revendiquée par l’exécutif, vise à “mettre fin à l’impunité” et lutter contre l’immigration clandestine, conformément à la nouvelle loi sur l’immigration promulguée cette année. 1 666 étrangers impliqués dans des troubles à l’ordre public ont ainsi déjà été renvoyés de force depuis le début 2024.
Les milieux radicaux islamistes font également l’objet d’une attention particulière, avec 60 expulsions réalisées ces 5 derniers mois. Quelque 500 autres individus fichés pour radicalisation demeurent cependant sur le territoire.
Si cette politique volontariste semble répondre aux attentes d’une partie de l’opinion publique, les associations de défense des droits humains dénoncent régulièrement les atteintes aux libertés individuelles et le manque de discernement dans les procédures. Elles appellent à davantage de mesures d’accompagnement et d’insertion plutôt qu’à la simple répression.
Au-delà des effets d’annonce, l’efficacité et la pérennité de cette stratégie du tout-répressif soulèvent des interrogations, alors que les causes profondes des phénomènes migratoires illégaux et de la radicalisation restent largement ignorées.
Source RADIO M