Gabon/Proxénétisme via WhatsApp : Deux hommes condamnés, treize femmes sous sursis

Libreville, 3 septembre 2025.
Le tribunal de première instance de Libreville a rendu, ce 1er septembre, son verdict dans l’affaire de proxénétisme et d’outrage aux bonnes mœurs impliquant quinze prévenus, interpellés début août lors d’une vaste opération de la Police judiciaire.

Un réseau numérique démantelé

Tout avait commencé le 7 août 2025, lorsque les services d’investigation judiciaire ont démantelé un réseau national de proxénétisme organisé via l’application WhatsApp. Les enquêteurs avaient découvert plusieurs groupes comptant jusqu’à 13 000 abonnés, où étaient proposés des services sexuels tarifés. Parmi les personnes interpellées figuraient non seulement des femmes proposant leurs services, mais aussi les administrateurs des groupes, soupçonnés d’assurer le placement et la mise en contact.

Présentés dès le 8 août au procureur de la République près le tribunal de Libreville, les mis en cause avaient été poursuivis pour proxénétisme et outrage aux bonnes mœurs, des infractions prévues et réprimées par les articles 212 et 260 du Code pénal gabonais.

Sur les quinze accusés, seuls deux hommes identifiés comme XM et son complice MM avaient été placés sous mandat de dépôt, considérés comme les organisateurs du réseau. Les treize femmes poursuivies avaient bénéficié d’une liberté provisoire, dans l’attente de leur jugement. Leur procès s’est tenu le 18 août dernier et avait été mis en délibéré au 1er septembre.

Dans sa décision, le tribunal a reconnu XM et MM coupables de proxénétisme. Ils ont été condamnés à 12 mois d’emprisonnement, dont 4 mois fermes et 8 mois avec sursis, sanction qui traduit la gravité de leur rôle d’intermédiaires dans un système organisé.

Les treize femmes, quant à elles, ont été déclarées coupables d’outrage aux bonnes mœurs. Le tribunal a retenu contre elles une peine de 3 mois d’emprisonnement avec sursis, marquant un équilibre entre répression et prise en compte de leur vulnérabilité sociale.

Ce jugement illustre la volonté des juridictions gabonaises de frapper les réseaux de proxénétisme à la racine, tout en tenant compte des réalités sociales qui poussent certains individus vers des pratiques prohibées. En filigrane, il s’agit aussi d’un avertissement : l’utilisation des outils numériques à des fins de commerce sexuel reste passible de sanctions pénales, conformément à la loi.

Source : presse judiciaire
Sous la Direction de Gaël BOBOUAGNO LENGA.

Komla AKPANRI
Komla AKPANRI

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