Il arrive de rares circonstances où « être Centrafricain », loin du pays, peut remplir de fierté. C’est ce sentiment qui m’anime en ce moment.
Je suis à Lambaréné, une ville du Gabon, à 224 km de Libreville, pour prendre part au Congrès qui doit élire le nouveau Comité Exécutif et le Président de la FEGAFOOT (Fédération Gabonaise de Football). J’y suis délégué par mon club de Libreville, dont je suis S.G.A. Car à mes moments de loisirs, je fais plus que m’intéresser au football…
Tout s’est bien passé. Le Président sortant a été réélu, pour 4 ans.
Ma fierté vient de ce que, pour cette occasion, la CAF (Confédération Africaine de Football) a choisi et délégué pour superviser les travaux, M. Célestin YANINDJI, Président de la Fédération Centrafricaine de Football. Un compatriote valeureux, comme j’ai pu le constater, qui a dirigé les choses avec maestria, jusqu’à installer son confrère élu.
Pour la petite histoire, c’était déjà lui que la CAF désigna pour superviser au Cameroun, le vote qui a vu Samuel Eto’o accéder à la tête de la FECAFOOT.
Je ne le connaissais que de nom. Il ne me connaissait pas du tout. Mais à l’appel des délégués devant voter, le prononcé de mon patronyme LAKOUETENE (typiquement centrafricain), quand je me levai, lui et moi avons échangé un 1er regard furtif. Puis un 2ème coup d’oeil quand je me suis rendu dans l’isoloir. A la fin de la séance est venu le moment de faire connaissance, d’échanger fraternellement, dans la gaîté… Nous deux, ici, à Lambaréné! si loin du pays… Qui l’eût cru?
Le brio et la dignité qu’il a montrés dans sa mission m’ont ému. J’ai retenu, moi qui, le plus souvent, fulmine et enrage contre tous ceux qui ternissent (et le mot est faible) l’image de la RCA, j’ai retenu, dis-je, que ce pays possède des fils compétents qui forcent le respect; des acteurs de grande valeur dans leur domaine de compétence. Et M. Célestin YANINDJI en est un, incontestablement.
De Lambaréné, ce 16 avril 2022.