Il y a 694 ans, Philippe VI de Valois, cousin de Charles IV, est désigné roi de France

Il y a 694 ans jour pour jour, 1er avril 1328, Philippe VI de Valois, cousin de Charles IV, est désigné roi de France par les Grands du Royaume.

Une situation inédite pour le pays depuis près de trois cent cinquante ans et l’élection d’Hugues Capet, fondateur de la dynastie du même nom.

Car la mort de Philippe le Bel en 1314 plonge la France dans une situation critique.

Ses trois fils vont ceindre la couronne de France, respectivement Louis X (1314-1316), Philippe V (1316-1322) puis Charles IV (1322-1328).

Ils mourront tous les trois, soit sans héritier, soit avec un héritier mais qui mourra dans la semaine suivant sa naissance (Jean Ier, fils de Louis X, né le 14 novembre 1316, mort le 19 novembre de cette même année).

Le dernier fils de Philippe le Bel, Charles IV, ne déroge pas à la règle : il meurt le 1er février 1328 sans héritier (même si sa femme est enceinte).

Philippe lui succède immédiatement en tant que régent, conformément aux dernières volontés de Charles.

Mais la mort de Charles IV impose de consulter les Grands du Royaumes, ils se réunissent à la fin du mois de mars 1328 pour désigner le nouveau monarque.

Cinq prétendants sont potentiellement en lice :

La fille de Charles, Blanche qui vient de naître le 1er avril 1328 (ce qui impliquerait de maintenir la régence dans la durée) ;

Isabelle de France, reine d’Angleterre, fille de Philippe le Bel et sœur des trois derniers rois de France : Louis X, Philippe V et Charles IV (avec le risque de voir la couronne de France passer en Angleterre) ;

Edouard d’Angleterre, fils d’Isabelle de France, héritier en ligne directe de Philippe le Bel (mais il a seize ans, vit sous la tutelle de sa mère et entre dans la dynastie des Plantagenêt par son père) ;

Philippe d’Evreux, comte et neveu par alliance de Charles IV ;

Philippe de Valois, cousin de Charles IV l’actuel régent et l’aîné de la famille.

Les Grands du Royaume reposent la question de la légitimité de l’exclusion des femmes de la couronne de France.

À la mort de Louis X douze ans plus tôt, ils avaient en effet exclu les femmes de la succession.

Notamment parce que le seul héritier de Louis X, Jeanne de Navarre, était mineure et soupçonnée de batardise.

Blanche qui vient de naître et Isabelle de France reine d’Angleterre, ne sont donc pas en lice.

Parmi les prétendants possibles, les Grands du Royaume délibèrent sur trois noms : Edouard d’Angleterre, Philippe d’Évreux et Philippe de Valois.

La volonté d’écarter l’Anglais prime : « Il n’avait jamais été vu ni su que le royaume de France eût été soumis au gouvernement du roi d’Angleterre. » rappelle t’on parmi les Grands.

En effet en 1328, ces derniers sont encore intégralement imprégnés du sentiment royal favorable aux Capétiens ; sentiment qui volera en éclat au siècle suivant, lorsque les Grands approuveront tous le traité de Troyes de 1420 transférant le pouvoir central de Paris vers Londres.

L’actuel régent s’impose donc aux Grands du Royaume. Il a trente-cinq ans, est l’aîné des hommes de la famille, il est le prétendant légitime au trône.

L’assemblée est convaincue, elle le désigne roi le 1er avril 1328.

Philippe ouvre alors une nouvelle dynastie des Capétiens indirects, celle des Valois qui règneront de 1328 à 1589.

Philippe VI est surnommé le « roi trouvé ». Ce surnom lui est donné par les Flamands lors de la bataille de Cassel du 23 août 1328.

Avant la bataille, les Flamands s’étaient moqués de Philippe en peignant un coq sur leur étendard avec cette inscription : « Quand ce cocq icy chantera, le Roy trouvé cy entrera ».

Provocation inutile, les Flamands seront sèchement culbutés par le nouveau monarque. Philippe régnera vingt-deux ans sur la France.

Pour l’anecdote, c’est au cours de cette bataille que Philippe VI aurait inventé l’expression « qui m’aime me suive ! » (Guillaume de Nangis, « Chronique latine »).

Komla
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Je me nomme AKPANRI Komla, historien de formation, arbitre fédéral. Le journalisme est une passion pour moi plus précisément le journalisme sportif puisque je suis un sportif. Ayant fait une formation en histoire, j'aborde aussi des questions politiques, sociales et culturelles

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