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Toute notre vie, on nous dicte ce qu’il faut faire. À l’école, on nous déconseille de poser constamment des questions au professeur : « pourquoi fait-on comme ceci ? », « ne serait-il pas plus simple de faire comme cela ? ». Une fois dans la vie active, changer nos habitudes peut être un véritable casse-tête. En réalité, cela n’est pas forcément nécessaire.
Au début, vous êtes apprécié et encouragé pour votre capacité à maîtriser rapidement des tâches et à exécuter les instructions reçues. Rédigez ce rapport au format standard. Fait. Créez ce PowerPoint. Traitez cette réclamation client. Envoyez cet e-mail. Fait, fait, fait. Mais en réalité, votre réussite à exécuter des tâches est trompeuse. C’est parfait les premiers jours, mais si vous persistez dans cette voie, votre carrière va stagner, s’immobiliser avant de décliner. D’après Marshall Goldsmith, célèbre coach de dirigeants, « ce qui vous amène ici ne vous conduit pas là ». La capacité à raisonner de façon stratégique est utile au début de votre carrière et absolument incontournable par la suite. C’est une compétence obligatoire que vous devez cultiver.
Alors, comment faire ?
Tout d’abord, soyons bien clairs. Créer une stratégie et l’appliquer définitivement n’est pas une activité figée. Les conditions changent, votre stratégie doit donc évoluer en conséquence. La réflexion stratégique, la réévaluation des nouvelles informations et l’adaptation doivent devenir un mode de vie permanent.
Pour cultiver l’esprit stratège, pensez à la façon dont vous pouvez tirer parti des activités suivantes. Un, la remise en question des hypothèses. Pourquoi fait-on comme cela ? C’est une question que tous les enfants de cinq ans posent 100 fois par jour, mais lorsque nous arrêtons de poser ces questions, la plupart des gens adoptent l’attitude opposée. Ils ne posent quasiment plus de questions. En interrogeant les habitudes et les pratiques de façon ciblée, vous découvrirez souvent de nouvelles idées et des efficacités auxquelles personne n’a jamais pensé. Pourquoi remplir deux formulaires ? Ne pourrions-nous pas les combiner ?
Ne serait-ce pas plus efficace si la seconde moitié était remplie par un bureau régional ? Quoi qu’il en soit, poser parfois des questions ciblées peut révéler un grand potentiel.
Deux, l’observation. .
Les entreprises modernes s’attachent trop à agir, à évoluer rapidement et à faire bouger les choses. Bien sûr, c’est légitime, mais cela implique que nous passons aussi à côté d’opportunités. Si nous passons tout notre temps à agir, nous ne sommes pas en position d’observer les autres ou nous-mêmes et nous ne pouvons donc pas améliorer efficacement nos actions. Autre point crucial, nous n’observons pas la vue d’ensemble, les macrotendances, ni les rouages de la vie des entreprises. En observant tous ces points et ce que les autres ne regardent même pas, vous disposez d’une vision unique pour bénéficier d’un avantage stratégique. Trois, la réflexion. Pour mon livre Stand Out, j’ai rencontré David Allen, un mentor de la productivité et l’auteur de S’organiser pour Réussir. Il m’a dit une chose intéressante. Avoir une idée percutante ne prend pas de temps. Cela nécessite de la place. Autrement dit, une idée de génie peut survenir en un instant.
Nous en avons tous déjà fait l’expérience, quoique trop rarement, car nous sommes trop occupés et préoccupés pour laisser l’idée émerger. Nous devons faire le ménage mentalement, c’est-à-dire apprendre à être présent et à réfléchir à nos expériences, capturer de nouvelles idées et prendre le temps de la réflexion. Voilà le terrain favorable à la créativité. Remettre en question des hypothèses, observer et réfléchir sont autant de bons réflexes pour s’initier à la réflexion stratégique.
Venance F. Agou , journaliste centrafricaine