La riche histoire de l’AK-47, chef d’oeuvre de Mikhaïl Kalachnikov Connu dans le monde entier

AK-47, ce fusil d’assaut emblématique venu du bloc Soviétique est tout aussi célèbre si n’est plus que son concurrent américain, l’AR-15.

AK-47, ce fusil d’assaut emblématique venu du bloc Soviétique est tout aussi célèbre si n’est plus que son concurrent américain, l’AR-15.

Les prémices des fusils d’assaut modernes
L’apparition des fusils d’assaut modernes commence avec le développement du Sturmgewehr 43 par l’armée allemande en 1943. Véritable précurseur, se sera finalement la version de 1944, le Sturmgewehr 44 (StG44), qui sera déployé en masse dans la Wehrmacht. Ce fusil d’assaut, premier de son genre, est issu des retours et observations des soldats allemands lors de l’opération Barbarossa le 22 juin 1941.

Confrontés au combat en zone urbaine, notamment dans la poche de résistance de Smolensk (bataille de Smolensk en 1941), les soldats de la Wehrmacht remarquent l’avantage qu’apporte une arme automatique comme les PPD 40 ou le PPSh-41 que les Soviétiques utilisent en masse dès le début du conflit, par rapport au fusil à levier KAR 98 et la MP40 en service du côté allemand. Certes, les soldats du Reich étaient dotés du MP40, mais l’arme chambrée en 9mm manque de puissance comparée au PPSh-41 soviétique et rapidement
les militaires de l’Axe accaparent ces armes sur-le-champ de bataille.

Lorsque que le StG44 apparaît sur le front Est, les militaires soviétiques cherchent alors
a développer une arme similaire qui utiliserait des munitions en 7,62 x 39 mm M43.
En se basant sur l’arme allemande, l’ingénieur en armement Alexey Sudayev conçoit alors
le fusil d’assaut AS-44. Testé en 1944, il s’avère beaucoup trop lourd pour un être efficace en service. Ce revers de conception pousse l’Armée rouge à temporairement stopper son programme de recherche sur le fusil d’assaut.

Le design de Mikhaïl Kalachnikov
Née en 1919, Mikhail Timofeyevich Kalashnikov, fils de paysan et bricoleur de génie autodidacte est enrôlé dans l’Armée Rouge en 1938. En raison de sa petite taille et ses capacités hors-norme en mécanique, il débute sa carrière militaire comme mécanicien au sein d’un équipage de chars. Il deviendra commandant de chars pendant la Seconde Guerre Mondiale mais sera grièvement blessé au combat lors de la bataille de Briansk.

Durant sa convalescence, entre la fin de l’année 1941 et le début de l’année 1942, il travaille sur la conception d’un fusil pour l’armée soviétique. Son ingéniosité, attire l’attention de ses supérieurs qui le réaffecte au sein d’un groupe de conception d’armes légères.

Si ces premiers projets d’armes et de carabine semi-automatique échouent face au PPS-43 d’Alekseï Soudaïev puis face au SKS de Simonov, elles seront tout de même reconnues comme intéressantes par les autorités soviétiques. Il quittera l’armée par la suite et sera embauché par l’armurier russe Izhmash.

L’URSS relance le projet d’un fusil d’assaut pour son armée en 1946 au travers d’un concours. Mikhaïl Kalachnikov, encouragé par son assistant Aleksandr Zaytsev, repense la conception
de ses prototypes AK-1 et AK-2 qu’il avait déjà présentés plus tôt (prototypes inspirés du STG44 et du fusil américain M1 Garand). Reconnues comme des armes fiables et robustes,
le design de Kalachnikov impressionnera finalement les juges pour passer aux deuxième tour.

Après deux ans de tests, son modèle de 1947 passe en tête et il remporte finalement le concours avec ce qui sera la future AK-47. Cette victoire fera entrer l’homme et l’arme dans
les livres d’histoire.

L’Armée Rouge adopte officiellement l’arme en 1949 sous la désignation « AK-47 ». Son nom, contracte les mots russes « Avtomat Kalashnikova» en raison de ses capacités de tir automatique et de son inventeur. Le « 47 » indique l’année 1947 qui fait référence aux premiers essais du fusil.

Vers l’AKM et l’AK-74
Bien que l’AK-47 remporte un grand succès, il est en perpétuelle évolution car des défauts continuent de subsister. À partir de 1955 d’importantes modifications sont apportées à l’arme, notamment sur le cylindre de récupération des gaz et son corps. Une nouvelle baïonnette sera également ajoutée. Toutes ses modifications déboucheront en 1959 sous
le nom d’une nouvelle version de l’AK-47, l’AKM.

Mise en service en 1961, l’AKM donnera naissance à plusieurs versions bien particulières comme l’AKMS qui possède une crosse pliante en métal et conçue pour les équipages de blindés, les parachutistes et les fantassins des BMP. La Kalachnikov RPK qui possède un bipied repliable, un canon plus long et des chargeurs de 75 coups. Le fusil de précision SVD possède lui aussi la même architecture que l’AKM, mais tire des cartouches longues de 7,62 x 54 mm R.

L’AKM connaîtra plusieurs améliorations entre 1963 et 1974. Mais l’apparition du M16 et de sa munition rapide de 5,56 x 45, poussera les Soviétiques a repenser l’AKM et sa munition lourde de 7,62 x 39 pour accroître l’aspect tactique, la portée pratique et l’emport de munitions. Ces études déboucheront sur la 5,45 x 39 et l’AKM sera adaptée pour accepter cette nouvelle munition. Ces nouvelles améliorations qui donneront naissance à l’AK-74 et l’AKS-74.

Les versions modernes de « l’Avtomat Kalashnikova » AK-47
Si l’Armée Rouge a voulu remplacer les fusils de Kalachnikov par la Nikonov AN-94, elle fera rapidement machine arrière en raison de l’effondrement du bloc Soviétique. Ce fait historique annonce le lancement d’une nouvelle version de l’AK-74, prénommée sobrement « AK-74M ». Cette nouvelle génération sera adoptée en 1991 comme fusil standard de l’armée russe. Elle sera ensuite déclinée en plusieurs modèles pour accepter différentes munitions. Chaque version s’identifie par la dénotation AK-10x (le dernier chiffre faisant référence à la munition acceptée), ainsi qu’à leur fameuse teinte noire qui leur vaut le surnom de « Black Kalashnikov ». Il s’agit par exemple des AK-101 et AK-102 pour le calibre 5,56 OTAN.

En 2012, Moscou annonce la mise à niveau et la modernisation de l’arme. Nommé AK-12
il s’agit de la dernière génération de l’emblématique fusil de Mikhaïl Kalachnikov.

En dehors de la Russie le design éponyme de l’AK-47 donna naissance à une impressionnante descendance de variantes. Du Type 56 chinois, au RK 62 finlandais, en passant par le IMI Galil,
la liste des armes basées sur l’AK-47 est longue.
Bien qu’imité, son génie ne fut jamais égalé, même plus de 50 ans après.

Mikhail Kalachnikov continuera toute sa vie à développer et améliorer son arme. Au total, plus de 150 modèles issus de l’AK-47 seront conçus. Il rencontrera son homologue américain Eugène Stoner. Entrevue au cours de laquelle ils s’offriront leur créations respectives.

Grâce à ses inventions et son travail acharné, il devient l’un des hommes les plus décorés
de Russie.
Néanmoins malgré sa renommée, Mikhaïl Kalachnikov finira ses jours dans un modeste appartement d’un immeuble stalinien à Izhevsk. Il décède le 23 décembre 2013 d’un ulcère de l’estomac à l’âge de 94 ans.

L’AK-47 dans l’actualité, la culture populaire et l’airsoft
L’AK-47 et ses différentes versions, se feront une place de choix dans la culture populaire, vidéoludique et le monde de l’airsoft. Son design atypique, sa présence dans le monde entier et dans malheureusement bien des conflits et groupes terroristes ont fait de la « Kalach » une véritable icône connue de tous.

Bon nombre d’équipes et d’associations se basent sur les différentes variantes de l’AK-47 pour construire des tenues, parfois très réalistes, inspirées de l’armée Russe ou d’autres pays utilisant une version ou variante de l’arme. Ils sont une vraie bouffée d’oxygène visuelle et stylistique au milieu d’un monde cerné par le style des unités US.

Concernant les répliques, c’est actuellement Cybergun qui possède la licence officielle et le nom « Kalachnikov ». La société fabrique d’ailleurs plusieurs modèles comme l’AIMS (version roumaine de l’AKM avec une poignée tactique intégrée sous le garde-main), l’AKS-74U, ou encore l’AK-47 Tactical qui se base sur l’architecture des « Blacks Kalashnikovs ».

D’autres fabricants possèdent également leur version de l’emblématique fusil russe comme G&G, Well, Cyma, ICS…

Appréciées des joueurs, les répliques de type AK dénotent sur les terrains. De plus,
la plupart possèdent un chargeur avec une capacité de billes plus importe que celle des M4,
un canon plus long (en fonction des modèles), et une ergonomie bien particulière qu’on appréciera ou non. C’est comme pour beaucoup de choses, une affaire de goûts.

Même s’il s’agit souvent de répliques adaptées ou légèrement retravaillées au niveau du design, nous restons persuadés que les créations de Mikhaïl Kalachnikov n’ont pas fini de nous étonner sur les terrains. Nul doute qu’elles sont bien parties pour être les rivales des AR-15 pour plusieurs années encore.

Une courte chronologique de l’AK-47
1943 : l’Union soviétique développe la cartouche 7,62×39 mm.
1945 : L’URSS lance un concours en secret pour développer un nouveau modèle de fusil d’assaut.
1947 : Mikhail Kalashnikov et son équipe de designers créent l’AK-47 et remporte le concours.
1949 : L’Union soviétique adopte officiellement l’AK-47.
1956 : La Chine crée son propre clone AK-47, connu sous le nom de Type 56.
1959 : Introduction de l’AKM. Son récepteur en métal estampé (par rapport au fraisage) devient beaucoup moins coûteux à produire et permet une production plus étendue.
1974 : L’armée introduit l’AK-74 avec sa cartouche à recul plus léger de 5,45×39 mm.
1991 : L’AK-74M et ses variantes voient le jour et deviennent les fusils standards de l’armée russe.
Depuis 2012 : développement de l’AK-12 et mise en service vers 2018 dans l’armée Russe

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Komla
Komla

Je me nomme AKPANRI Komla, historien de formation, arbitre fédéral. Le journalisme est une passion pour moi plus précisément le journalisme sportif puisque je suis un sportif. Ayant fait une formation en histoire, j'aborde aussi des questions politiques, sociales et culturelles

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