L’Algérie a accepté de délivrer les autorisations consulaires aux ressortissants algériens faisant l’objet de décisions d’expulsion du territoire français à condition qu’ils soient munis de tests PCR tels que fixé par les procédures en cours dans l’Hexagone. C’est ce qu’a appris ce dimanche 19 juin le Jeune Indépendant de sources diplomatiques à Paris. Ce dossier a donné lieu à un sérieux différend entre les deux pays en octobre 2021.
Clandestins et délinquants et pourtant inexpulsables malgré la volonté désormais clairement affichée par l’Algérie de rapatrier ses ressortissants algériens que la France souhaite lui renvoyer.
Depuis la reprise des liaisons aériennes et maritimes, l’Algérie a décidé de délivrer les fameux “laissez-passer” consulaires, une question devenue un point de crispation dans la relation bilatérale. Du côté de l’Algérie, il n’y a donc plus de problème, a-t-on indiqué de même source.
Pour chaque expulsion, les préfectures doivent en effet contacter les autorités algériennes pour obtenir un laissez-passer nécessaire si la personne n’a plus de passeport. Généralement, les délais exigés par les consulats sont au moins de 10 jours en plus d’une confirmation du vol et de la destination remis par la préfecture.
L’Algérie est disposée à recevoir ses indésirables. Mais la France ne parvient pas à les embarquer, se retrouvant otage de sa gestion du Covid-19. Les effets de la pandémie ne sont pas complètement estompés puisqu’ils continuent de circuler dans certains pays.
C’est pour cette raison que la France a établi une liste de pays “vert” et une autre de pays “orange”. Les voyageurs en provenance des pays “vert” peuvent rentrer librement en France. Ceux en provenance des pays “orange” doivent être vaccinés ou se soumettre à un test PCR.
L’Algérie est classée dans la catégorie “orange”. Ceux qui partent de son territoire vers la France sont également soumis à ces restrictions. L’Algérie applique le principe de la réciprocité.
En conséquence, ces expulsables, tous Algériens qu’ils sont, sont concernés par les restrictions. Mais les délinquants ne sont pas ignorants en matière de lois et de droits. Ils refusent donc de se soumettre aux tests PCR en sachant qu’ils ne peuvent pas y être forcés. Leur décision d’expulsion est ainsi impossible à exécuter à l’heure actuelle. Il reste à la France d’inscrire l’Algérie dans la liste des pays “vert” pour que la situation se débloque.
Le fera-t-elle? A son gouvernement d’évaluer les risques et les avantages.
En Octobre 2021, le ministre français de l’intérieur Gerard Darmanin a affirmé que l’Algérie refusait de recevoir quelque 7.000 Algériens en situation irrégulière en France, dont 97 fichés pour terrorisme, et 260 condamnés pour graves troubles à l’ordre public.
Un chiffre démenti par Alger. Le président de la république Abdelmadjid Tebboune a affirmé que la France a demandé l’expulsion de 94 ressortissants algériens pour l’année 2021.
Sources: Algérie Black Liste et Le jeune indépendant