L’Argentine inaugure le Centre de technologie et de développement de l’arbitrage pour lancer le VAR


Pierluigi Collina, président de la commission des arbitres de la FIFA, s’est déclaré « émerveillé » par le lieu, non seulement pour l’efficacité de sa conception, mais aussi pour « son style raffiné ». Massimo Busacca, directeur du département d’arbitrage de la FIFA, l’a comparée à une “bonne Ferrari”, soulignant que c’était quelque chose qu’un tel pays de football “méritait d’avoir”.

Ce qui est certain, c’est que l’Association argentine de football (AFA) n’est plus qu’à un pas de la mise en place de l’arbitrage vidéo et de l’utilisation d’arbitres assistants vidéo (VAR), après l’inauguration le 21 février de son Centre pour la technologie et le développement de l’arbitrage (CTDA en Espagnol) à son siège à Ezeiza, Buenos Aires. Également connu sous le nom de bâtiment VOR (salle d’opération vidéo), le CDTA a été construit et équipé avec le soutien du programme de développement avancé de la FIFA, qui a contribué un peu plus de deux millions de dollars américains. Ce bâtiment intelligent de 900 m2 dispose de sept salles VOR pour faire fonctionner le VAR, d’un auditorium pour l’entraînement et de bureaux pour la Direction nationale de l’arbitrage de l’AFA.

Outre Collina et Busacca, parmi les autres intervenants à l’ouverture historique du centre figuraient Federico Beligoy, directeur national de l’arbitrage de l’AFA; Jair Bertoni, directeur des associations membres de la FIFA pour les Amériques ; et Claudio Tapia, président de l’AFA et principal moteur du projet. “Cela a commencé en 2019, lorsque le président Tapia m’a approché et m’a dit qu’il voulait qu’il y ait de la technologie dans le football argentin. C’est à ce moment-là que nous avons commencé notre quête pour savoir comment le VAR fonctionnait dans le monde. Nous avons examiné les ligues avec des systèmes VAR centralisés et décentralisés et a ensuite décidé d’opter pour un bâtiment centralisé. Dans un si grand pays, c’était la meilleure solution”, a déclaré Beligoy à FIFA.com. L’ancien arbitre international a regretté que la pandémie ait retardé le programme de formation mais a confirmé qu’après la certification FIFA et IFAB de 50 arbitres argentins et l’inauguration du bâtiment VOR, le VAR serait lancé le premier week-end d’avril 2022 pour le huitième tour de matches de la Copa de la Liga Profesional masculine. En plus de saluer le travail de la commission de développement de l’AFA, Beligoy a qualifié d'”important” le rôle joué par la FIFA dans la réalisation du projet.

“La FIFA nous a accompagnés à chaque étape du processus, tout en comprenant et en répondant à nos exigences et en nous aidant à y parvenir”, a-t-il déclaré.


Pour sa part, Jair Bertoni a déclaré à FIFA.com qu'”il s’agit d’un projet d’une grande importance, étant donné que la FIFA souhaite promouvoir et utiliser la VAR dans le monde entier.

La collaboration entre la FIFA et l’AFA était nécessaire pour développer un projet de cette ampleur – qui profitera vraiment à l’arbitrage dans le pays – était crucial pour impliquer la FIFA depuis la conception de l’idée et sa planification ultérieure, jusqu’à l’assistance d’experts et d’outils de gestion et la garantie de son financement par le biais du programme de développement avancé de la FIFA.” Bertoni a souligné certains détails particuliers du projet, tels que “le grand travail de câblage en fibre optique qui assure la connectivité entre les stades des clubs de première division à travers le pays et le centre des opérations, le tout réalisé conformément aux normes requises”. Il a ensuite précisé que le VOR Building “centralisera la plateforme VAR pour tous les matchs professionnels, en commençant par le football masculin et dans un avenir proche s’étendant à d’autres catégories, dont le football féminin”. Rappelant les louanges du président de la FIFA Gianni Infantino à l’égard de la CTDA lors de sa dernière visite dans le pays, Claudio Tapia a également fait part de sa satisfaction à FIFA.com. “Ce bâtiment valorise les valeurs de l’outil, et ce que ce sera d’avoir la VAR dans notre football. Après avoir observé celles des différentes fédérations, ce sera l’une des meilleures d’Amérique du Sud”, a insisté le président de l’AFA.

Parmi les illustres invités de l’inauguration, les arbitres sud-américains ont assisté à un séminaire de préparation à la Coupe du Monde de la FIFA, Qatar 2022. Cet événement était présidé par Collina et Busacca et s’est tenu à Buenos Aires grâce à la mise en service du nouveau bâtiment. Interrogé sur l’impact que l’arrivée de la VAR aurait sur les arbitres argentins, Collina a déclaré : “Beaucoup ont déjà travaillé avec ce système dans d’autres compétitions. Cela pourrait être différent pour les arbitres novices, mais ils répondront tout aussi bien. La VAR rendra votre la vie plus facile et plus longue ! C’est une sorte de parachute. Ils doivent opérer sur le terrain comme s’il n’y avait pas de VAR et être prêts à faire face à la difficulté et à l’importance d’arbitrer un match, sachant que si quelque chose ne va pas, il y a autre chose là-bas pour les aider.”


Busacca, quant à lui, avait ceci à dire: “Dans un pays de football comme celui-ci, le VAR était nécessaire. Parfois, nous parlons de centimètres, qui sont de minuscules marges pour un arbitre humain, car parfois nous oublions qu’ils sont humains. Le VAR vous permet de prendre la bonne décision après avoir examiné quelque chose.”


Nestor Pitana, qui a pris en charge le match d’ouverture et la finale de la Coupe du Monde de la FIFA 2018, a fait écho à ce sentiment en déclarant : “La chose fondamentale est que l’essence de l’arbitrage – la prise de décision sur le terrain – n’est pas perdue. C’est un une sauvegarde, un tampon, un plan B au cas où le plan A ne fonctionnerait pas. C’est un outil qui, lorsqu’il est bien utilisé, profite au football et ajoute de la transparence au jeu.”

Komla
Komla

Je me nomme AKPANRI Komla, historien de formation, arbitre fédéral. Le journalisme est une passion pour moi plus précisément le journalisme sportif puisque je suis un sportif. Ayant fait une formation en histoire, j'aborde aussi des questions politiques, sociales et culturelles

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